Economie

La réforme des CRT prend du retard

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Le document porte la mention du ministère de l’Intérieur, de la direction des collectivités locales, du ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale, de l’Office national marocain du tourisme, de la présidence de la Région et du Conseil régional de tourisme et de la Région. Une présentation par ordre d’importance serait-on tenté de dire.
En fait la réforme des CRT, telle que envisagée par l’étude du cabinet Norton Rose dont ALM détient une copie pourrait se résumer ainsi : un pilotage qui passe du ministère du Tourisme, qui n’arrive plus à imposer un rythme cohérent entre Agadir, Marrakech, Tanger, Fès, Oujda et Laâyoune, au ministère de l’Intérieur. 
Ce dernier, plus rodé pour ces genres de mission, apportera les financements nécessaires tout en dotant les conseils régionaux d’une certaine rigueur dans la gestion des projets.
Reste à fixer la date de l’entrée en application de ce nouveau texte. «Nous attendons que les choses passent à l’application», relativise  Said Scally, président du CRT d’Agadir.
D’après les informations, la  réforme sera validée définitivement dans les semaines à venir. «La convention type est d’ores et déjà signée », déclare Kamal Bensouda, président du Conseil Régional du Tourisme de Marrakech.
En tout cas les différentes signatures ont été apposées au bas du document. Ainsi, Saad Hassar, directeur des collectivités locales, représentant le ministère de l’Intérieur a apposé son sésame. Le ministère du Tourisme a fini aussi par signer. Par la suite, l’ONMT, les Conseils Régionaux respectifs et les Walis doivent apporter leur caution.
L’étude commence d’abord par définir le rôle du CRT, objet des joutes verbales lors des précédentes Assises tenues à Marrakech. L’on se rappelle à se propos de la sortie médiatisée du président du CRT d’Agadir, Said Scally : «je suis président et je ne connais pas encore le rôle du CRT », disait cet opérateur du Souss qui n’a pas sa langue dans la poche.
Bref, le CRT est une association régie par le dahir de 1958 sur les Associations dont l’objet consiste notamment en la promotion touristique de l’activité de la Région, d’ériger ou de consolider la promotion de la région à laquelle il appartient au rang de destination touristique afin d’y encourager l’investissement touristique et d’y initier l’établissement du Plan de Développement Régional (PDR), conformément aux articles 53 et 57 de l’Accord d’Application de l’Accord Cadre 2001-2010 du 29 octobre 2001.
Une fois la définition des rôles entérinés (promotion et pilotage du PDR), la réforme s’attaque à l’harmonisation, aujourd’hui inexistante. En effet, l’on compte une quinzaine de membres du collège privé dans le conseil d’administration du CRT d’Agadir, contre seulement 2 membres à Casablanca. D’un autre côté, le CRT de Tanger a longtemps été hébergé par son président, celui d’Oujda peine à boucler des fonds, contre une opulence toute relative par rapport à Marrakech.
Pour remédier à cela, la réforme précise qu’au terme de leur signature et dans un délai de trois mois, les CRT s’engagent à mettre leurs statuts en harmonie avec les missions qui lui sont confiées et  à les rendre homogènes avec ceux de l’ensemble des conseils régionaux de tourisme du Royaume. Il s’engage par ailleurs à soumettre lesdits statuts à l’approbation de l’Assemblée générale extraordinaire des membres du CRT dans les délais susvisés.
Evidemment, la pierre angulaire de la réforme réside au niveau du budget de fonctionnement. Ainsi, le ministère de l’Intérieur s’engage à verser au CRT une dotation annuelle permettant de couvrir les dépenses de fonctionnement tels que, le salaire du directeur général et de ses collaborateurs permanents, les moyens logistiques nécessaires à l’exercice de leurs fonctions par ces derniers et les frais de déplacements.
De son côté, le ministère du Tourisme se porte garant du reversement par l’ONMT d’une partie de la TPT au titre de la dotation, en complément des budgets issus des collectivités locales et du budget de l’ONMT alloué à la promotion régionale. Le CRT s’engage à adresser préalablement, au plus tard le 15 octobre de chaque exercice budgétaire, au ministère de l’Intérieur, un projet de budget fonctionnel annuel.
Facile de remarquer au vu de ces délais, que la première année de l’application de la réforme des CRT n’est pas pour 2005. Au plus tard ce sera le premier janvier 2007, à seulement trois années de l’échéance 2010.
La dotation versée par le ministère de l’Intérieur sera égale à 1 million de dirham et demi au minimum pour les Conseils régionaux en charge de destinations nationales émergentes et à trois millions de dirhams au minimum pour les Conseils régionaux du tourisme en charge des régions touristiques traditionnelles importantes.
Le ministère de l’Intérieur se porte fort du versement de la dotation au plus tard dans les 120 jours de la date de présentation du courrier de communication par le CRT du projet de budget de fonctionnement, c’est à dire au premier janvier de chaque année.
Les moyens humains pour le fonctionnement des CRT ne relèveront plus d’acrobaties. Ainsi, le CRT est habileté à recruter les compétences adéquates nécessaires à la réalisation de ses missions. Sont mentionnés dans le document, un directeur général, un responsable marketing et un ingénieur architecte ou urbaniste, en plus du personnel nécessaire au fonctionnement quotidien du CRT.
Autre axe de la réforme, le regroupement des CRT dans une sorte de Conseil national du tourisme, lequel ne serait pas en concurrence avec la Fédération du tourisme. Les CRT reverseront à cette structure 5% de leur dotation touristique, chaque année durant toute la période de la convention, soit six ans renouvelable.

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