Economie

La Surliquidité bancaire vue par la DPEG

La surliquidité bancaire découlait principalement de l’accroissement des avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib de 86,4% en 2001 et de 8,7% en 2002, suite notamment à la cession de 35% du capital de Maroc Telecom et aux importants afflux des recettes voyages et des transferts des Marocains Résidant à l’Etranger. « Aujourd’hui, avec l’encaissement des recettes de la cession de 80% de la Régie des Tabacs en juillet 2003, la question de surliquidité bancaire reste toujours d’actualité », expliquent les analystes de la DPEG. L’abondance des liquidités bancaires a influé sur le niveau des taux d’intérêt interbancaire. Par ce biais, elle a affecté, mais à des degrés divers, l’ensemble de la grille des taux d’intérêt. Ainsi, le taux d’intérêt interbancaire moyen pondéré a fléchi de 244 points de base entre 2000 et 2002 pour se situer à 2,97% à fin décembre 2002. Les taux des bons du Trésor par adjudication ont connu une baisse continue entre début 2001 et fin 2002, allant de 359 points de base pour les bons à 52 semaines à 95 points de base pour les bons à 10 ans. Le taux moyen pondéré (TMP) de la rémunération des dépôts bancaires à 6 mois et à 1 an a reculé de 119 points de base entre début 2001 et fin 2002, alors que durant la même période, le TMP des établissements de crédits (taux débiteur) n’a diminué que de 47 points de base. « Les mesures prises par Bank-Al-Maghrib en décembre 2002 ont permis de réduire les excédents de liquidités bancaires et de relever les taux du marché monétaire au cours des quatre premiers mois de 2003 », ajoutent les analystes. Cependant, un renversement de tendance sur ce marché a été observé à partir de mai 2003 et s’est accentué en juillet 2003, en liaison avec l’augmentation des avoirs extérieurs nets en devises de Bank Al-Maghrib (13 mois d’importations de marchandises hors admissions temporaires sans paiement à fin septembre 2003). Cette situation s’est traduite par une nouvelle diminution du taux interbancaire pour se situer autour de 2,8% en août et septembre 2003, au-dessous du taux directeur plancher de Bank Al-Maghrib. Le marché monétaire est ainsi redevenu «hors banque». Les taux de bons du Trésor par adjudication ont poursuivi leur baisse et les crédits octroyés par les banques ont progressé de 5,5% à fin septembre 2003 (contre +7,7% pour les dépôts). La tendance baissière de l’ensemble des taux d’intérêt n’a pas eu l’effet escompté sur le financement de l’économie. Durant la période 2000-2002, les crédits bancaires à l’économie n’ont augmenté que de 3,9% par an, soit à un rythme d’accroissement nettement plus faible que celui des dépôts de la clientèle (+10%). Cette situation résulte particulièrement de la baisse des crédits de trésorerie (-4,0%) et des crédits à l’équipement (-3,5%). Ces constats montrent que la surliquidité bancaire a été accentuée par l’attitude prudente des agents économiques, ainsi qu’en témoignent la constitution des encaisses dites oisives et la réticence des banques à réduire suffisamment les taux d’intérêt débiteurs. Pour réguler le volume de liquidité bancaire et le niveau du taux d’intérêt interbancaire, Bank Al-Maghrib a utilisé plusieurs instruments. Elle a procédé à des opérations d’open-market (cession en 2001 de 2,3 milliards de dirhams de son portefeuille en bons du Trésor) et les reprises de liquidités sont devenues le principal mode d’intervention de Bank Al-Maghrib sur le marché monétaire (l’encours quotidien moyen a atteint 2,4 milliards de dirhams en 2002). Leur taux, devenu de fait le taux directeur plancher, a été ramené à 3% en septembre 2001 contre plus de 4% en début de l’année, puis à 2,5% en mai 2002. Par ailleurs, Bank Al-Maghrib a abaissé à plusieurs reprises ses taux directeurs entre mars 2001 et décembre 2002, soit au total une baisse de 225 points de base pour les avances à 5 jours et de 175 points de base pour les avances à 7 jours.

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