Economie

La zone euro prise dans l’engrenage de la crise de la dette

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L’Europe se retrouve sous intense pression pour stopper la propagation de la crise de la dette après la dégradation de la note de l’Irlande, avec des tractations menées mercredi au plus haut niveau en vue de surmonter des clivages tenaces sur l’aide à la Grèce. «Le moment est venu de prendre des actions décisives pour faire face à la crise dans la zone euro et éviter que l’incertitude des marchés ne provoque des dégâts réels à l’économie mondiale», a exhorté le ministre britannique des Finances, George Osborne, dans un communiqué diffusé, mercredi, à Bruxelles par ses services. L’Union monétaire ne connaît aucun répit. Après le début de contagion de la crise à l’Italie et l’Espagne en début de semaine, l’agence de notation Moody’s a enfoncé le clou, mardi soir, en abaissant d’un cran la note de la dette de l’Irlande, considérée désormais comme un investissement «spéculatif» et donc à très haut risque. La sanction des marchés, mercredi, ne s’est pas faite attendre. Les taux d’intérêt exigés par les investisseurs pour prêter de l’argent à Dublin sur 10 ans ont dépassé les 13%, soit le plus haut niveau enregistré depuis la création de la zone euro en 1999. Pour le gouverneur de la Banque d’Italie et futur président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, le problème est général. «La solvabilité des Etats souverains n’est plus un fait acquis mais doit être gagnée sur le terrain», a-t-il averti mercredi.
Il devient donc urgent pour les dirigeants de la zone euro de régler le problème à l’origine de la récente poussée de fièvre: la finalisation du deuxième programme de prêts promis à Athènes pour mettre le pays à l’abri jusqu’à mi ou fin 2014. Les pays de l’Union monétaire ont pris «l’engagement de ne pas laisser tomber la Grèce ou tout autre pays», a assuré le ministre belge des Finances Didier Reynders, dans une interview publiée mercredi par le quotidien Le Soir. Le président de l’Union européenne Herman Van Rompuy, cherche à forcer une décision sur la Grèce et envisage pour cela de convoquer un sommet des dirigeants des pays de l’Union monétaire vendredi, selon plusieurs diplomates. Des tractations se poursuivaient à ce sujet mercredi afin de mesurer la possibilité de parvenir dans ce délai à un accord suffisamment significatif pour justifier une telle réunion à ce niveau. «En cherchant à convoquer un sommet, Herman Van Rompuy veut accélérer le calendrier de décision», souligne une source proche des discussions. Selon un diplomate européen, «la France est favorable à la convocation de ce sommet» rapidement.
Mais les capitales se déchirent depuis des semaines sur ce plan de soutien car l’Allemagne, les Pays-Bas et la Finlande notamment exigent qu’on fasse contribuer cette fois les banques créancières de la Grèce, condition nécessaire à leurs yeux pour que leurs opinions publiques nationales acceptent de nouveaux prêts. La Banque centrale européenne, la France ainsi que tous les pays en difficulté de la zone euro redoutent que cela n’alimente la contagion. «Il y a un accord sur l’objectif, il n’y a pas encore un accord sur les moyens d’y parvenir», a reconnu le président de la Banque européenne d’investissement (BEI), Philippe Maystadt. Les partisans d’une méthode forte sur la contribution des banques, prêts en passer s’il le faut par un défaut de paiement partiel de la Grèce, sont de plus en plus nombreux. Ils sont emmenés par les Pays-Bas qui soutiennent qu’un consensus se dégage. Affirmation sèchement contestée mercredi par la Belgique. «Mon collègue néerlandais a une position isolée qui s’explique par la situation politique intérieure dans son pays», a glissé Didier Reynders. En revanche, l’idée de donner les moyens à la Grèce de racheter une partie de sa propre dette sur les marchés, pour la réduire, progresse. Elle atteint quelque 160% de son Produit intérieur brut. Ce serait une avancée majeure car cette option était jusqu’à peu taboue pour Berlin.

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