Economie

L’Aérien vu d’ailleurs

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La concertation affichée par les départements du Tourisme et du Transport est saluée par les opérateurs étrangers. Jean-Robert Reznik, DG d’Accor Loisirs & Tourisme, en sa qualité de co-président de l’Alliance.T. réuni du 30 janvier au 1er février 2004 à Fès, a tenu à le rappeler. Ainsi, les deux ministres n’ont pas hésité à démarcher des tour-opérateurs internationaux qui ont, d’ores et déjà, ouvert des lignes régulières et charters sur le Maroc. Globalia, Corsair et Jet-Air se sont engagées à ouvrir de nouvelles lignes au départ de capitales européennes et à destination de Marrakech, Fès et Agadir. Déjà, grâce à l’Alliance.T, Corsair est à 12 fréquences par semaine sur Fès. Cependant, le dossier de la libéralisation aérienne est suivi de près par ces mêmes étrangers. Leurs attentes, en plus de la sécurité et de la formation du personnel, sont essentiellement formulées autour de l’ouverture de l’aérien. «Nous demandons une chose simple. Des vols les plus directs possibles», lance Jean-Robert Reznik à l’adresse d’Adil Douiri, en marge de la rencontre d’AllianceT. avant d’ajouter : «il ne s’agit bien évidemment pas pour nous que la RAM ne se développe pas, car sans opérateur national fort, la libéralisation du ciel ne pourrait réussir ».
Ainsi, la libéralisation doit s’accompagner, selon Reznik, d’un agrandissement de la compagnie nationale. Les chantres des charters à tous prix, estime-il, risquent de déchanter. Rien n’oblige une compagnie charter, après deux à trois années de services, de desservir la même destination. Par contre, la mise sur pied de vols réguliers est souhaitée. La bonne adéquation entre nombre de chambres, nombre de places avions et la qualité de service est à trouver.
Aujourd’hui, l’automatisme poussant un transporteur, du fait de la complexité du métier, à suivre systématiquement l’ouverture de lits supplémentaires n’est plus automatique. Créer des circuits, instaurer la fidélité et desservir l’ensemble par des vols réguliers est l’équation gagnante.
Au regard des études qui ont été réalisées, et pour arriver à attirer 10 millions de touristes par an, le challenge est colossal. Le département de l’Equipement et du Transport escompte, en effet, faire passer le nombre actuel de passagers aériens de 5,8 millions à 15,6 millions à l’horizon 2010.
La libéralisation du secteur du transport aérien avance à bon train. Les mesures prévues à cet effet sont nombreuses. Ainsi, le ministère du Transport et de l’Equipement publiera incessamment un référentiel des droits et obligations des opérateurs, déterminant les engagements de l’Etat et des compagnies aériennes.
De son côté, la RAM sera dépourvue de sa fonction d’attribution des créneaux horaires d’atterrissage et de décollage, au profit d’un comité dédié présidé par l’Aviation Civile. Cette solution permettrait de pallier toute discrimination dans l’allocation de slots. Les lignes déficitaires qui seront instaurées dans le cadre de la promotion régionale bénéficieront de subventions étatiques. Plusieurs scénarii de financement sont en cours d’exploration : contribution de l’ONDA et de l’ONMT, prise en charge par le ministère des Finances, institution d’une Taxe de Promotion Touristique –TPT- prélevée aux postes touristiques ou sur le titre de transport.
L’autre axe pour une libéralisation réussie concerne la libéralisation de l’assistance à l’escale au travers de l’attribution au consortium Globalia-TAP, Air Portugal et à Regional Air Lines d’une partie du Handling local.
Cette mesure se traduira par la baisse de plus de la moitié des coûts d’assistance à l’escale. Enfin, la création par la RAM d’une compagnie aérienne low cost, assurant à la fois les vols réguliers et les vols charters est à engager. La croissance du trafic aérien entre le Maroc et le reste du monde devrait alors être assurée à hauteur de 40 % par la nouvelle filiale de la RAM, les 60 % restant seraient réalisés conjointement par les compagnies étrangères et celles nationales.

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