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L’agro-industrie se dote de sa propre feuille de route

© D.R

Mise à niveau de 371 unités, un investissement de 12 MMDH et un chiffre d’affaires prévisionnel de 42 MMDH

Une annonce de taille a été faite lors des 9èmes Assises de l’agriculture. Après de longues concertations entre opérateurs privés et étatiques, le secteur de l’agro-industrie se dote aujourd’hui de sa propre stratégie.

Cette feuille de route a pour ambition de développer et valoriser le secteur. Plus de 371 unités industrielles seront mises à niveau, et ce dans le cadre d’un partenariat public-privé. Dans ce sens, un investissement de 12 milliards de dirhams sera injecté pour rapprocher les multiples phases de production agroalimentaire et rendre les chaînes de valeur du secteur plus compétitives. L’ambition étant de créer des synergies entre l’ensemble des acteurs du secteur afin de répondre aux attentes à la fois du marché national et international.  La participation du secteur privé à ce grand chantier agro-industriel s’élèverait à 8 milliards de dirhams. Une contribution financière qui sera assurée par les opérateurs de 6 filières, en l’occurrence le lait, viande, fruits et légumes et pâte et couscous. L’apport étatique est pour sa part estimé à 4 milliards de dirhams.

Agro-industrie : Le constat

Le contrat-programme ratifié lundi 17 avril 2017 a Meknès marque ainsi un nouveau tournant dans l’histoire de l’agro-industrie qui représente 30% du PIB industriel et 25% de l’emploi dans le secteur. Malgré ce poids, le secteur peinait à attirer de nouveaux investisseurs. Les investissements tournaient autour de 4,5 milliards de dirhams au moment où les exportations stagnaient autour de 13,4 milliards de dirhams. En dotant le secteur d’une feuille de route qui lui est propre, les agro-industriels relèveront un grand défi, à savoir la compétitivité. L’élaboration dudit contrat-programme a été marquée par des réunions intenses entre deux grands départements ministériels, à savoir l’agriculture et l’industrie, ainsi que les opérateurs privés représentés par la Fédération nationale de l’agroalimentaire (Fenagri) qui regroupe en son sein 2.100 entreprises. Les mesures engagées dans le cadre de la nouvelle feuille de route ont été définies sur la base d’une liste de levier dressée par l’ensemble des intervenants. Le premier levier de compétitivité relevé dans ce sens est la disponibilité de la matière première à la fois en quantité et en qualité. L’encouragement de la transformation du produit agricole s’inscrit également en priorité puisque à ce jour seulement 13% de la production agricole nationale est transformée. Le reste est valorisé en frais. Pour atteindre cet objectif, l’obligation était de mettre à niveau l’outil productif. Une urgence à laquelle répond la stratégie qui grâce aux montants injectés permettra aux opérateurs d’investir dans des équipements performants. Autres leviers évoqués lors de l’élaboration du contrat-programme on cite la fiscalité et l’innovation. En intégrant ces donnes, le développement de l’agro-industrie marocaine sera garanti. Ils permettront également aux industriels d’adapter continuellement leur production aux besoins des consommateurs et nouveaux marchés.

Contrat-programme :  Les objectifs

Après s’être concentré sur la redynamisation de la production de l’ensemble des filières agricoles, le Plan Maroc Vert s’intéresse aujourd’hui à l’aval du secteur. Cet engagement s’illustre par le lancement de la stratégie dédiée au secteur agroalimentaire.   Une vision d’intégration qui tend à optimiser les chaînes de production du secteur. Elle est ainsi bâtie autour de filières d’agro-business à forte valeur ajoutée. Une dizaine de filières sont ainsi concernées. Citons dans ce sens les agrumes, les fruits et légumes, l’aviculture, les viandes rouges, le lait, l’oléiculture, la minoterie, pâtes alimentaires, biscuiterie et confiserie, arboriculture fruitière et industries de la conserve de produits agricoles.  Grâce à la dynamique d’investissement que connaîtra le secteur, la valeur ajoutée de l’agro-industrie, estimée aujourd’hui à 150 milliards de dirhams, devrait se consolider. Le chiffre d’affaires visé sur les cinq prochaines années est de 42 milliards de dirhams. L’écosystème agro-industriel portera également sur le renforcement de l’emploi. L’objectif étant de créer 38.500 nouveaux emplois sachant que le secteur compte actuellement un effectif de 150.000 employés. Dans l’optique d’améliorer les compétences du secteur, la feuille de route prévoit un ambitieux programme de formation. Le dispositif vient également améliorer l’accessibilité des opérateurs au marché national et international. L’Afrique est dans ce sens dans le viseur des agro-industriels marocains qui ne cachent pas leur engagement à contribuer à la sécurité alimentaire du continent.

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