Economie

«Lakhouaja se croit au-dessus des lois»

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ALM : Où en est le conflit de l’hôtel Palais des Roses d’Agadir dont les fournisseurs n’ont toujours pas été payés par le promoteur Azeddine Lakhouaja ?
Saleh Abdallah Kamel : Nous sommes en train, avec le concours de nos avocats au Maroc, de prendre toutes les dispositions juridiques pour régler ce litige et mettre fin aux agissements du docteur Azeddine Lakhouaja. Celui-ci agit comme s’il était au-dessus des lois. Par son comportement, il nuit à l’image de l’ensemble des investisseurs étrangers au Maroc et cause du tort à tous les fournisseurs qui l’ont aidé et soutenu.
Est-il à ce point difficile de trouver une solution pour sortir de ce litige, qui prend de plus en plus d’ampleur ?
Cela fait plusieurs années que nous nous sommes associés avec Azeddine Lakhouaja dans la construction de cet hôtel. Pour cela, nous lui avons conféré toutes les prérogatives qu’il a demandées, à condition que le montant de l’investissement ne dépasse pas les 20 millions de dollars US ( près 20 millions de Dhs). En outre, nous lui avons apporté toute notre assistance et témoigné notre confiance, étant donné qu’il est un enfant du pays. Or, cet homme a abusé de ses prérogatives et piégé beaucoup de monde avec lui. Et puis, il nous a caché énormément de choses, puisque nous avons été étonnés d’apprendre que le montant de l’investissement de l’hôtel Palais des Roses a atteint selon certaines estimations, plus de 40 millions de dollars US. M. Lakhouaja continue toujours à dissimuler les données financières concernant le projet.
Nous avons également appris qu’il se faisait passer pour le représentant du groupe Dallah Al Baraka au Maroc. Il a exploité ce statut qu’il a usurpé pour obtenir à notre insu nombre de facilités auprès des banques et des fournisseurs.
Comment se fait-il que vous avez laissé un homme de cet acabit détruire votre image de marque, sans se séparer de lui de manière ferme et définitive?
Quand les problèmes se sont accumulés, nous avons à plusieurs reprises proposé à Lakhouaja de procéder à une augmentation du capital de la société propriétaire de l’hôtel (NDLR, Palais des Roses International, PRI). Ce qui nous aurait permis de faire face aux engagements de l’entreprise et de régulariser la situation avec les banques et les fournisseurs. Mais M. Lakhouaja s’est entêté à refuser cette solution pour que sa participation dans le capital de PRI, qui est actuellement de 48%, ne connaisse pas de baisse. Celui qui a placé son égoïsme au-dessus de tout est même allé jusqu’à menacer d’exercer tous les droits que lui confère la loi marocaine.
Mais vous avez toujours la possibilité d’imposer cette augmentation de capital par voie judiciaire…
Comme je vous ai dit, nous sommes en passe d’étudier le dossier avec nos avocats au Maroc. Il faut rappeler qu’en janvier dernier, nous sommes parvenus avec Azeddine Lakhouaja à un arrangement et le gouvernement marocain y est informé. Cet arrangement répond à son désir de devenir propriétaire de l’hôtel et à son engagement de régler les impayés des fournisseurs et de régulariser la situation avec les banques.
Pour la mise en oeuvre de l’accord en question, il a demandé un délai d’un mois, nécessaire à ses yeux pour nous restituer la part que nous avons investie dans l’hôtel ainsi que la mainlevée de la caution que nous avons déposée auprès des banques. Ce compromis comprenait une clause où Dr Lakhouaja proclame son approbation d’engager la procédure d’augmentation du capital.
Le délai est clos en février et toujours pas de solution…
Effectivement, le délai a expiré en février, sans que Lakhouaja ne respecte les engagements pris. Lorsque nous lui avons demandé d’entamer la procédure d’augmentation de capital, conformément aà l’accord, il a refusé avec regret en affirmant qu’il n’autoriserait jamais cela et que la loi marocaine est à ses côtés. Comme vous le savez, il occupe actuellement l’hôtel qu’il gère pour son compte personnel à travers sa propre société Elios International, et ce sans notre consentement.
L’État marocain a résilié la convention qui le liait à la société Palais des Roses International (PRI) au sujet du projet de Taghazout. Le groupe Dallah Al Baraka, dont vous êtes le président, tient-il toujours à ce projet?
En effet, l’État marocain a annulé la convention concernant le projet touristique de Taghazout qu’il a signée avec la société PRI.Nous avons expliqué aux responsables marocains que nous sommes dans l’impossibilité de se lancer dans de nouveaux projets au Maroc avec Lakhouaja, tant que nous n’aurons pas mis fin à notre association avec lui dans l’hôtel Palais des Roses International. Je tiens à rappeler que Dallah Al Baraka, dont je suis le président du Conseil d’administration, est un groupe dont les investissements au Maroc remontent à plusieurs années. Notre groupe est présent dans différents secteurs d’activité : pêche, industrie, agriculture et immobilier. Le montant de nos investissements se chiffre à plusieurs centaines de millions de Dhs. J’aime le Maroc et le peuple marocain.

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