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Lamiae Benmakhlouf: «Aujourd’hui nous hébergeons 260 entreprises constituées de TPE, PME et grandes entreprises»

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Entretien avec Lamiae Benmakhlouf, directrice générale du Technopark

ALM : De la finance aux TIC, votre combat vous le menez aujourd’hui à la promotion des start-up. Comment s’annoncent vos débuts à la tête du Technopark ?

Lamiae Benmakhlouf : J’ai débuté ma carrière au Technopark en 2002 en tant que directrice administrative et financière. Après un long parcours de 15 ans et après avoir occupé plusieurs postes stratégiques au sein de MITC, j’ai été nommée en tant que DG en novembre dernier. Donc je connais toute l’histoire du Technopark depuis son lancement, j’ai mené avec mes prédécesseurs plusieurs projets structurants et j’ai participé à sa dynamisation. Aujourd’hui nous sommes sur un bel élan avec une amélioration continue de nos services et un renforcement de notre écosystème afin de mieux accompagner nos entreprises innovantes.

Le Technopark a été lancé en 2001 pour favoriser le développement d’entreprises innovantes dans les IT. Quel bilan faites-vous de son rôle dans ce domaine ?

Un bilan très positif avec des niveaux de satisfaction clients très élevés depuis plus de 7 ans. MITC a accompagné depuis sa création plus de 900 entreprises innovantes dans les TIC, les Green Tech et l’industrie culturelle. Avec plus de 260 entreprises, hébergées aux Technoparks de Casablanca, Rabat et Tanger, et 2.000 salariés dont la moyenne d’âge est de 30 ans, le Technopark représente la plus grande concentration d’entreprises technologiques au Maroc. Le Technopark a réussi à attirer depuis quelques années une multitude d’acteurs majeurs de l’accompagnement à l’entrepreneuriat et de «stimulateurs» de l’innovation. Ces acteurs sont ce que nous appelons aujourd’hui l’écosystème du Technopark. Leur présence a très sensiblement enrichi l’environnement et a fait du Technopark un formidable laboratoire de l’entrepreneuriat et de l’innovation au Maroc. Cet écosystème englobe des structures d’accompagnement qui répondent aux besoins des entreprises du Technopark en matière de financement, d’accès au marché et de gestion communautaire permettant ainsi à MITC d’accomplir sa mission.

Justement, combien comptez-vous actuellement de start-up ?

Aujourd’hui nous hébergeons 260 entreprises constituées de TPE, PME et grandes entreprises. Ces catégories d’entreprises paient des tarifs différents (selon la taille de l’entreprise) pour les mêmes prestations de services. Nous fonctionnons en péréquation : les grandes entreprises subventionnent les petites. En permanence, plus d’une quarantaine de TPE (start-up) bénéficient des services du Technopark à des prix très avantageux. A Casablanca ou Tanger, une start-up peut payer moins de 1.200 DH/HT par mois pour un local de 26 m2 pouvant héberger jusqu’à 3 à 4 salariés. A Rabat, ce prix peut baisser à 700 DH HT/mois étant donné les petites superficies dont on dispose (13 m² ). Il est à rappeler que depuis plusieurs années, il y a un afflux important sur le Technopark et nous gérons une liste d’attente. Mais les start-up restent les plus prioritaires pour intégrer le Technopark.

Après Rabat et Tanger, quelles villes sont-elles susceptibles d’accueillir de nouveaux Technoparks ?

Nous sommes sollicités par plusieurs villes. Et cela prouve qu’il y a un réel besoin de dupliquer notre concept et faire profiter tout entrepreneur marocain des mécanismes d’accompagnement et soutien qu’offre le Technopark. Il y a un réel potentiel de jeunes porteurs de projets à travers toutes les villes marocaines. En atteste le nombre de participants aux concours start-up Maroc et Enactus. D’ailleurs la duplication régionale constitue un point stratégique pour notre conseil d’administration qui décidera en concertation avec les acteurs régionaux des conditions de l’implantation du prochain Technopark.

Ou encore une possible extension en Afrique ?

En février dernier une convention pour le lancement d’un techno centre à Abidjan a été signée devant SM Mohammed VI et le président ivoirien. L’objectif est de partager notre expérience en tant que pépinière d’entreprises technologiques avec nos partenaires ivoiriens, les accompagner à mettre en place un écosystème innovant et bien sûr promouvoir la synergie entre les entreprises marocaines et ivoiriennes afin d’adresser le marché du numérique au niveau régional. C’est un premier projet de duplication du Technopark en Afrique, et cette démarche s’inscrit dans la politique nationale pour promouvoir la coopération Sud Sud et faire du Maroc un hub technologique régional.

Peut-on avoir des statistiques sur le taux d’échec des start-up au sein des Technoparks au Maroc ?

Comme déjà évoqué, le Technopark est à 100% plein et nous gérons une liste d’attente. Ce qu’il faut retenir c’est que chaque année il y a 60 entreprises qui quittent le Technopark et 60 nouvelles qui nous rejoignent. Celles qui quittent le font naturellement car elles demandent des extensions d’espaces que nous n’arrivons pas à satisfaire vu que la priorité est donnée aux nouvelles créations.

Donc qui dit extension de surface, dit développement d’activité et donc réussite du business model.

En 2016 sur les 60 entreprises qui ont quitté le Technopark, seules 8 ont résilié leur contrat pour non aboutissement du business plan. Donc le taux d’échec demeure très faible, car l’accompagnement, les formations, et le networking dont bénéficient les entreprises du Technopark leur permettent de dépasser les difficultés basiques lors du lancement de leur activité.

A votre avis, comment pouvez-vous favoriser le développement des start-up au Maroc ?

Il faudra commencer par la sensibilisation des porteurs de projets dès l’université et les orienter vers l’entrepreneuriat innovant créateur de valeur ajoutée et garant de la compétitivité de l’économie marocaine. Parallèlement, il faudra créer plus de pépinières d’entreprises technologiques, multiplier les mécanismes d’accompagnement (formation, coaching, conseil, networking) et faciliter l’accès au financement. Sur cet aspect MITC est actionnaire dans le fonds d’amorçage MNF, seul fonds de capital-risque dédié aux entreprises opérant dans les technologies de l’information et de la communication. Il y a aussi Réseau Entreprendre Maroc- un de nos partenaires stratégiques – qui offre aux porteurs de projets un prêt d’honneur de 100 MDH sans intérêt ni garantie en plus d’un accompagnement par un expert pendant 3 ans.

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