Le très influent ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, n’a pas ménagé ses efforts face aux appels de plus en plus pressants des pays consommateurs, inquiets de voir la reprise économique tant attendue étouffée dans l’oeuf par la facture pétrolière.
Ce thème figurait au coeur de la réunion, samedi et dimanche à New York, des ministres des Finances du G7 et de la Russie.
Sans attendre le résultat d’une réunion informelle de l’Opep samedi à Amsterdam en marge d’un Forum International de l’Energie, le ministre saoudien a annoncé dès vendredi — aux heures d’ouverture des marchés — une nette augmentation de la production saoudienne à 9 millions de barils par jour (mbj) en juin. Le quota officiel de l’Arabie saoudite au sein de l’Opep est de 7,638 mbj, mais le royaume pompe déjà beaucoup plus, selon les experts.
Dans la foulée, M. Nouaïmi a également proposé que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) augmente de plus de 2 mbj son plafond de production, aujourd’hui fixé à 23,5 mbj. Le ministre saoudien a précisé ses propos dimanche dans une interview au quotidien arabe «Al-Hayat». « Nous avons dit que l’Opep doit augmenter la production de plus de 2 mbj et ce que j’envisage est entre 2,3 et 2,5 mbj », a expliqué M. Nouaïmi. Quant à la production de la seule Arabie saoudite, « s’il y a une demande, nous porterons la production à 10,5 mbj en juin », a-t-il dit. But de ces propositions: faire redescendre les cours du brut. Ceux-ci ont perdu près d’un dollar vendredi après l’annonce saoudienne, repassant sous le seuil psychologique des 40 dollars le baril à New York. Pour M. Nouaïmi, « l’objectif est 25-28 dollars le baril, mais 30 ou 35 dollars ne dérangent personne », a-t-il estimé.
Ces déclarations ont été accueillies avec soulagement par les grands pays industrialisés.