Questions à Florence Rolle, représentante de la FAO au Maroc
ALM : Comment évaluez-vous l’agriculture biologique au Maroc ?
Florence Rolle : L’agriculture biologique au Maroc est à ses débuts, comparé à d’autres secteurs bio dans d’autres pays, notamment en Europe. Mais l’exposition aujourd’hui, qui est la première en son genre, est le reflet d’un engagement fort du Maroc dans ce domaine. On espère beaucoup de choses plus positives dans ce domaine.
La FAO vient de sceller un partenariat avec CEBio. Que représente pour vous cette convention ?
C’est une convention importante dans la mesure où « aboutir à une agriculture durable » est l’un des défis que la FAO, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, œuvre à relever.
L’agriculture biologique est, en effet, une des options pour atteindre cette durabilité dans l’agriculture. Il est utile de souligner qu’au Maroc nous travaillons conjointement avec le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime , du développement rural et des eaux et forêts et l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA) à soutenir les agriculteurs des zones oasiennes de façon intégrée. Ceci passe par une gestion intégrée du territoire oasien. Nous avons deux points d’entrée importants qui se réfèrent à notre convention à savoir la biodiversité et l’agriculture, biologique. D’habitude nous agissons en amont de la filière mais aujourd’hui grâce à ce partenariat nous allons pouvoir travailler fortement sur l’aval en essayant de promouvoir des liens entre la production et la commercialisation. Nous considérons cela comme étant un atout important pour aborder la filière.
Quelles sont les modalités que vous comptez déployer pour concrétiser ce partenariat ?
Nous n’avons pas encore identifié les modalités mais la FAO travaille de façon très concrète dans cinq sites oasiens et nous avons déjà soutenu des zones biologiques. Comme vous le savez, les exploitations agricoles sont très petites au niveau des oasis. Donc nous avons pris des zones pour qu’elles deviennent certifiées biologiques. Nous sommes en attente de cette certification que nous pensons avoir très bientôt. Par la suite nous allons réfléchir avec «CEBio» à comment assurer cette commercialisation. Nous voulons également étendre cette approche et le partenariat avec CEBio va nous permettre de partir non pas de la production mais du marché et donc de soutenir les producteurs sur ce que le marché demande ou va demander.