Le gouvernement français a présenté, mercredi, un projet de budget 2010 destiné à soutenir les entreprises pour favoriser la reprise économique au prix de déficits record, tout en amorçant une fiscalité verte. Selon le projet de loi de Finances qui sera examiné au Parlement début octobre, le déficit public en France (Etat, collectivités, Sécurité sociale) grimpera de 8,2% du PIB cette année à 8,5% en 2010, un niveau record. La limite théoriquement fixée par Bruxelles se situe à 3% du PIB, mais les pays européens l’ont largement dépassée à cause de la crise et des coûteux plans de relance qu’ils ont mis en place dans l’urgence à la fin de l’année dernière et au début de cette année. Selon les projections du gouvernement, le déficit public français devrait refluer à 7% du PIB en 2011, puis continuer à fléchir pour s’établir à 5% en 2013. La dette publique française qui va gonfler à 84% du PIB en 2010, contre 68% à la fin 2008, alors que la limite théorique de l’UE est de 60%, continuera sa progression les années suivantes, selon le projet de budget. Le projet de loi de Finances se caractérise par un accroissement de la fiscalité verte, avec l’introduction d’une taxe carbone sur les énergies les plus polluantes, récemment annoncée par le président Nicolas Sarkozy. À compter du 1er janvier prochain, cette taxe, calculée en fonction de la consommation d’énergies fossiles (essence, diesel pour les véhicules, gaz et fioul pour les logements). Elle sera entièrement redistribuée aux ménages, mais pas aux entreprises qui y sont soumises.