Economie

Le changement vient d’en haut

ALM : En tant que chef d’entreprises, qu’est-ce que vous attendez des prochaines élections?
Nasser Bouazza : Franchement, pas grand-chose. Lorsque l’on voit l’état de la carte politique nationale, qui est de plus en plus éclaté, on se demande où on va. Je constate aussi que l’argent est toujours de mise. Ce qui a changé par rapport aux précédentes élections c’est que, à la faveur du scrutin de liste, le monnayage des têtes de liste profite aux partis alors que sous l’ancien mode de scrutin l’achat des voix profite aux électeurs. Et puis, il est loisible d’observer la quasi-absence des visages nouveaux. Ce sont les mêmes qui rempilent, accrochés qu’ils sont à leurs sièges au Parlement. Je ne vois pas de changement dans tout cela.
Vous êtes dur…
Ce sont les faits qui sont têtus. À mon avis, un avis partagé par beaucoup d’observateurs, le changement tant souhaité ne peut venir que d’en haut.
Selon vous, il n’y a pas grand-chose à attendre du prochain gouvernement ?
je n’ai pas dit cela. Il faut du temps pour que le Maroc soit doté d’un Parlement digne de ce nom animé par une nouvelle génération de politiciens. Quant au gouvernement qui va sortir des urnes du 27 septembre, il doit être composé de personnalités compétentes en phase avec les aspirations de S.M. le Roi.
Quels sont les mesures économiques qui vous semblent appropriées, que le prochain exécutif doit prendre pour relancer la croissance et l’emploi ?
D’abord, une fiscalité souple. Je pense notamment à une révision à la baisse de l’IGR (impôt général sur le revenu). Actuellement de près de 44%, il serait plus juste de le ramener à un étiage plus bas, autour de 32%. Une telle mesure permettra aux cadres, actuellement pénalisés, de déclarer leurs revenus. Ce qui se traduira par une augmentation des recettes fiscales. En plus, le entreprises de leurs côtés vont pouvoir renforcer leur encadrement. Dans le domaine du tourisme, je pense qu’il serait judicieux de regrouper la multitude de taxes sous un impôt unique afin de simplifier la procédure fiscale aux promoteurs touristiques. D’autant plus que le secteur du tourisme est devenu prioritaire dans l’économie nationale.
Pensez-vous que le Maroc est capable d’atteindre 10 millions de touristes en 2010 ?
Cet objectif est dans nos cordes pour peu que tout le monde se mette au travail. C’est grâce à la perspicacité royale que le Maroc a pris conscience de l’importance du tourisme et des atouts dont dispose le pays. Grâce à l’aménagement en cours des différents sites balnéaires, notre pays peut espérer devenir une véritable destination de loisirs, aussi bien pour les touristes nationaux qu’étrangers.
Il ne suffit pas de se fixer des objectifs pour qu’ils se réalisent…
Évidemment. Le retour de la confiance est nécessaire pour toute entreprise de développement. Car les citoyens croient de moins en moins dans les partis politiques. Le processus d’apprentissage politique et démocratique en cours au Maroc est de nature à faire dissiper les incertitudes et le doute.
Un homme d’affaires au aussi la possibilité de s’engager politiquement en se présentant aux élections. Comptez-vous battre campagne ?
Non. Je suis parmi les initiateurs du fameux appel des 100. Une initiative destinée à attirer les jeunes à la politique. Malheureusement, cette plate-forme ambitieuse a été dévoyée et exploitée autrement.

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