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Le Cnesten a ouvert ses portes aux médias : Au cœur du nucléaire marocain

© D.R

«En cette année, le Centre national de l’énergie des sciences et des techniques nucléaires (CNESTEN) produira une matière médicale».

La nouvelle est annoncée, mercredi dans le site de ce centre sis à Maâmoura (Salé), par Aziz Rabbah, ministre de l’énergie, des mines et du développement durable, qui précise qu’un travail est, pour l’heure, mené avec le ministère de l’industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique. Quant à cette matière médicale, elle concerne l’iode 131.

Une dose à 3.000 DH

Si la dose de cette substance, utilisée en médecine nucléaire pour le traitement de certains cancers, coûte environ 14.000 DH, elle est de 3.000 DH de par l’apport de ce centre. En produisant cette matière, le centre veut, selon son directeur général, Khalid El Mediouri, «couvrir l’ensemble du marché national en iode». Une démarche qui abonde dans le sens des missions du centre qui a pour rôle de promouvoir les techniques nucléaires. Déjà, le Cnesten, qui existe depuis plus de 30 ans au Maroc, dispose d’un réacteur nucléaire de recherche. «Le centre intervient dans la santé, l’industrie, l’eau et l’agriculture», détaille-t-il. Ce centre intervient également en nutrition à travers l’utilisation de techniques isotopiques dans les programmes nationaux de lutte contre les carences en micronutriments.

Intervention en eau, agriculture et environnement

En eau, le centre recourt, comme l’ont révélé les explications données lors de la visite à la division eau, sol et climat chapeautée par Moncef Benmansour au sein de cette structure, des techniques nucléaires isotopiques pour avoir des informations sur les eaux de surface et souterraines ainsi que les nappes phréatiques. En agriculture, le centre fait usage de techniques pour des études d’évaluation de l’érosion des sols. Quant à l’environnement, le centre dispose de programmes de préservation de l’environnement.

En industrie, il recourt à des technologies de rayonnement par un contrôle non destructif. «100 opérateurs sont formés en contrôle par an», enchaîne M. El Mediouri qui précise que de nouvelles techniques de contrôle en aéronautique sont envisagées. De plus, le centre dispose d’un comité de réflexion autour de l’option électronucléaire en énergie qui soumettra un rapport final en 2020.

Aussi, cette structure mène également des recherches en sciences des matériaux ayant trait à l’énergie solaire. «Le Cnesten gère des déchets radioactifs», ajoute le DG. L’objectif étant de préserver l’environnement et les citoyens. Cette gestion se fait, selon des explications lors de la visite, par compression des déchets solides. Ceux liquides sont gérés par évaporation. Quant aux sources radioactives scellées utilisées en industrie et médecine entre autres, elles sont décomposées au centre.

Formation et échanges africains

M. El Mediouri précise également que ce centre forme 200 professionnels africains par an et reçoit chaque année 100 étudiants qui en bénéficient. «Un master en radio-pharmacie et physique nucléaire sera lancé pour assister des pays d’Afrique», avance-t-il.

Le DG indique, par l’occasion, que seulement 25 pays africains recourent à la médecine nucléaire. Selon ses dires, le centre est le premier en Afrique qui accueille un grand nombre de personnes formées. Quant aux installations du centre, elles font l’objet d’inspection. En 2018, elles étaient de 440.   

,Le pays sélectionné avec le Brésil

Rencontré sur place, Hamid Marah, directeur scientifique du centre, précise que «le Maroc, qui a la reconnaissance de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), est choisi à côté du Brésil, qui a également son laboratoire, sur la base de production. Ce choix est fait sur l’utilisation des sciences et technologies nucléaires dans le domaine de la gestion des ressources en eau».

Aussi, le Maroc est, selon ses dires, le réacteur nucléaire de formation à distance dans le continent africain. «Nous apprenons également des pays africains», enchaîne le directeur qui rappelle que ce centre d’excellence, étalé sur un site de 25 hectares avec laboratoires et dont le réacteur est de marque Triga, est composé d’une équipe de 250 personnes dont les deux tiers sont des scientifiques.

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