Economie

Le comité de Folz rend sa copie sur l’affaire «Kerviel»

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Alors que Paris faisait grise mine, quelques nuages se sont pourtant dispersés dans le ciel de la Société Générale. En effet, puisque le comité spécial  qui a été chargé d’enquêter sur l’affaire Kerviel a livré, mercredi 20 février au soir, ses premières conclusions. Présidé par l’ancien patron de PSA, Jean –Martin  Folz, le comité en question a évalué les principales spécificités de la fraude.
Ainsi, le comité de Jean-Martin Folz a relaté «la chronologie des faits telle qu’elle ressort» de ses travaux, indiquant que «l’activité frauduleuse de JK, démarrée dès 2005, a pris des proportions massives à partir de mars 007, pour aboutir à une perte globale de 4,9 Geuro». De fait, n’impliquant pas d’autres individus qui auraient participé à cette fraude, ou l’auraient couverte, à ce stade des investigations, le comité spécial met en avant trois principaux scénarios qui expliqueraient que la fraude en question n’ait été décelée que le 18 janvier dernier. Il s’agit, principalement, de «l’efficacité et la variété des techniques de dissimulation utilisées par JK», sous-entendant Jérôme Kerviel, autrement dit les pratiques dont a usé le mis en cause pour détourner l’attention de ses manœuvres frauduleuses.
Cependant, selon le comité «le fait que les opérateurs n’approfondissent pas systématiquement leurs vérifications au-delà de ce que prévoient les procédures en vigueur» y serait également pour quelque chose.  Et d’ajouter qu’ « à défaut, les opérateurs n’ont pas non plus le réflexe d’informer leur hiérarchie ou celle du front office de l’apparition d’anomalies même de montants élevés si cela ne figure pas précisément dans les procédures concernées». Troisième éventualité soulevée par le comité. Il faut également prendre en considération «l’absence de certains contrôles qui n’étaient pas prévus et qui auraient été susceptibles d’identifier la fraude». Il serait éventuellement légitime de se poser la question de connaître les motivations de Jérome Kerviel. Elles sont exclusivement professionnelles. En ce sens que le rapport en question traduit cela en spécifiant qu’aucun «indice de détournement» n’a été identifié, notifiant néanmoins que Kerviel «aurait pu profiter de son activité frauduleuse pour augmenter son P&L «-officiel» et donc indirectement le montant de la rémunération variable à laquelle il pouvait prétendre au titre de 2007». Un autre élément de taille, concerne les éventuelles complicités qu’aurait pu avoir Kerviel au sein du personnel de la Société Générale. En effet, le comité a déduit qu’à cet état d’avancement de son investigation, «nous n’avons pas identifié de signe de complicité interne ou externe, c’est-à-dire de l’existence d’un tiers ayant consciemment aidé JK à dissimuler ses agissements ».
Parallèlement, le rapport en question indique explicitement que «l’inspection générale s’interdit d’émettre des conclusions à ce stade quant à la responsabilité de la hiérarchie front-office de l’auteur de la fraude, compte tenu de l’enquête judiciaire en cours qui ne lui a pas permis de rencontrer l’ensemble des protagonistes». D’ailleurs, par la même occasion, la banque se lancera sur trois chantiers jugés prioritaires. La Société Générale son dispositif sécuritaire au niveau de son système informatique, passant par le renforcement, aussi des contrôles et des procédures d’alerte et de l’organisation et de la gouvernance du dispositif de prévention des risques opérationnels pour en développer la transversalité et mieux prendre en compte le risque de fraude. En contrepartie, dans une réunion avec la presse, organisée jeudi au siège de la Société Générale, cette banque a annoncé une hausse de son capital de l’ordre de 5,5 milliards d’euros, dans le cadre d’une opération débutant le jour même. Sur ce point, Philippe Citerne, directeur général délégué du groupe, a déclaré que «cette augmentation de capital qui se terminera en fin de semaine prochaine, associée aux mesures que nous mettrons en place pour renforcer les contrôles», seront à même de renflouer les fonds perdus par le groupe.
Questionné sur l’impact de l’affaire de fraude sur la notoriété et la visibilité du groupe, M.Jean-Louis Mattei, responsable du pôle banque de détail à l’international, pour sa part, a tranché «la crise qu’a subie la Société Générale ne remet nullement en cause le soutien qu’elle apporte à ses filiales. La santé financière du groupe n’est pas en cause et la banque a tous les moyens pour parer à cela».

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