Economie

Le Conseil de Bank Al-Maghrib maintient le taux directeur à 3,25%

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«Dans un contexte marqué par une balance de risques légèrement orientée à la hausse, le conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir le taux directeur à 3,25%», a souligné Abdellatif Jouahri, wali Bank Al-Maghrib, lors d’un point de presse tenu, mardi 21 septembre, à Rabat à l’issue de la réunion trimestrielle du conseil de Bank Al-Maghrib. Ce dernier a examiné l’évolution récente de la situation économique, monétaire et financière, ainsi que les prévisions d’inflation à l’horizon du quatrième trimestre 2011. La décision du conseil de maintenir le même taux directeur est due essentiellement à la balance de risques légèrement orientée à la hausse, en liaison avec les perspectives d’évolution des prix à l’importation, ainsi qu’une prévision centrale de l’inflation en ligne avec l’objectif de stabilité des prix. Selon le gouverneur de Bank Al-Maghrib, la croissance globale au Maroc se situerait à près de 4% pour l’ensemble de l’année 2010, en dépit du recul prévisible de la valeur ajoutée agricole.
«L’output gap non agricole, plus pertinent pour l’analyse des pressions inflationnistes, devrait enregistrer des valeurs légèrement positives», indique M. Jouahri. Selon le dernier rapport de la politique monétaire préparé par le conseil, la consolidation graduelle de la demande étrangère et l’amélioration de la demande intérieure ont contribué au maintien de la croissance des activités non agricoles à des rythmes nettement supérieurs à ceux observés en 2009. En effet, en dépit d’un recul de 8,6% de la valeur ajoutée agricole, la progression du PIB global s’est établie à 3,5% au premier trimestre et devrait dépasser 4% aux deuxième et troisième trimestres. Pour l’ensemble de l’année, la prévision de la croissance globale a été maintenue entre 3% et 4%, recouvrant une légère révision à la hausse de la croissance non agricole et une baisse plus importante de la valeur ajoutée agricole. Dans ces conditions, l’output gap non agricole, plus pertinent pour l’analyse des pressions inflationnistes, a affiché une valeur légèrement positive au cours du deuxième trimestre 2010, et devrait se maintenir proche de ce niveau. La balance de paiement, quant à elle, a enregistré une performance au niveau des exportations. «Cette performance des exportations est due particulièrement aux exportations des phosphates et dérivés. aussi, les ressources touristiques ont repris avec plus de 6 % en août dernier et le transfert des MRE avec 8 %», a noté M. Jouahri. Le Conseil a souligné pour sa part, qu’en cohérence avec les dernières prévisions de Bank Al-Maghrib, l’inflation est restée modérée, du fait de l’absence de pressions significatives émanant de la demande interne et du niveau bas de l’inflation chez les principaux partenaires extérieurs. Elle est en effet revenue de 1,1% en juillet à 0,6% en août 2010, en glissement annuel. «L’inflation sous-jacente, qui reflète la tendance fondamentale des prix, après s’être établie à 0% depuis fin 2009, s’est stabilisée autour de 0,4% au cours des quatre derniers mois. Les prix à la production industrielle, dont les évolutions dépendent des cours sur les marchés internationaux, ont augmenté de 6,4% en juillet, après 7,5% en juin et 11,6% en mai», a révélé M. Jouahri. Par ailleurs, l’analyse des conditions monétaires à fin juillet 2010 montre la poursuite de la croissance modérée de M3, avec un rythme de 6,3 % en glissement annuel, après 6,5% en moyenne au cours du deuxième trimestre 2010. En dépit du ralentissement du rythme de progression du crédit bancaire, il demeure soutenu à 11,6 %. S’agissant des liquidités bancaires, l’alimentation d’adjudications et d’avances de 7 jours ont atteint 20 milliards de dirhams. Concernant des taux débiteurs, les données de l’enquête de Bank Al-Maghrib relatives au deuxième trimestre 2010 font ressortir une diminution du taux moyen pondéré, revenu de 6,65 à 6,36%, en liaison essentiellement avec la baisse des taux d’intérêt appliqués aux crédits à l’équipement et aux facilités de trésorerie. Pour ce qui est des prix des actifs immobiliers, les dernières données disponibles indiquent une hausse de l’indice au deuxième trimestre 2010, après la baisse observée au premier trimestre. Quant aux prix des actifs financiers, l’indice Masi a enregistré un accroissement de 3,1% au deuxième trimestre 2010, avant d’accuser une baisse de 0,3% entre juillet et août. D’autre part, l’inflation devrait être en moyenne, selon les prévisions établies par Bank Al-Maghrib, de l’ordre de 1% en 2010 et avoisiner 2 % sur l’horizon de prévision de six trimestres. Au plan international, le conseil de Bank Al-Maghrib a relevé dans son rapport monétaire que «l’atténuation des craintes relatives à l’évolution de la dette souveraine et les levées de fonds réussies d’un certain nombre de pays ont contribué au recul des tensions sur les marchés financiers européens». Et d’ajouter que «La normalisation des conditions financières reste, toutefois, limitée et accompagnée d’une forte aversion au risque de la part des investisseurs. En outre, les tensions persistent sur les marchés interbancaires et les conditions d’octroi de crédit demeurent largement contraignantes, ce qui risque d’entraver la reprise, déjà vulnérable, de l’économie mondiale».

Tensions sur les capacités de production
Compte tenu du redressement de la demande interne et la reprise lente mais continue de la demande émanant des principaux partenaires commerciaux, la croissance des activités non agricoles aurait légèrement dépassé son rythme tendanciel à partir du deuxième trimestre 2010. Toutefois, les perspectives d’évolution de la croissance non agricole demeurent toujours entourées d’incertitudes liées aux évolutions récentes dans la zone euro et leurs effets sur la pérennité de la reprise chez les principaux partenaires. Parallèlement, les résultats de l’enquête mensuelle de Bank Al-Maghrib dans l’industrie, relatifs au mois de juillet, révèlent le maintien du taux d’utilisation des capacités de production (TUC) à 71%, niveau qui demeure inférieur à sa moyenne atteint d’avant le début de la crise. Cette stagnation a concerné tous les secteurs à l’exception des industries agroalimentaires, dont le taux d’utilisation des capacités de production a marqué une hausse de 4 points de pourcentage, pour s’établir à 78%.

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