Le Fonds monétaire international (FMI) serait favorable à l’adoption de l’euro par certains Etats d’Europe centrale et de l’est touchés par la crise, sans qu’ils rejoignent formellement la zone euro, selon un rapport confidentiel cité lundi par le Financial Times. Le Fonds estime que la zone euro pourrait assouplir ses critères d’adhésion de telle sorte que ces pays puissent devenir des «quasi-membres» sans siège à la Banque centrale européenne (BCE), ajoute le quotidien. «Pour les pays de l’Union européenne, “l’euroisation” offre de grands avantages, notamment pour résoudre le problème de l’accumulation de la dette en devises étrangères, allège l’incertitude et restaure la confiance», remarque le FMI, cité par le FT. Le Fonds ajoute que «sans “euroisation”, la résolution du problème de (cette dette) demanderait une réduction massive des dépenses dans certains pays, en opposition à une résistance politique grandissante». Le FT souligne qu’un tel projet pourrait être mal reçu par les pays de la zone euro et par la BCE elle-même, qui ne souhaitent pas assouplir les critères d’adhésion à l’euro. Cependant, des pays comme le Montenegro et le Kosovo, où le mark allemand était la monnaie officielle, ont depuis plusieurs années décidé unilatéralement d’adopter l’euro comme monnaie officielle. Commentant l’article du FT, les économistes de Barclays Capital estiment que «les chances de succès (d’un tel changement, NDLR) paraissent faibles».
Ils notent «qu’il n’y a eu aucun signe d’un accueil favorable» des autorités européennes à cette suggestion, qui aurait été formulée il y a un mois, et que «de surcroît il y a des chances que les pays d’Europe centrale hésitent à demander une adhésion qui pourrait être vue comme “de seconde classe” à la zone euro». «A moins, poursuivent-ils, qu’il ne soient dans une situation de tension extrême, auquel cas ce serait de toute façon trop tard».