Economie

Le FMI satisfait du redressement de l économie en 2013

© D.R

Au cours d’une conférence de presse donnée vendredi à Rabat par une de ses délégations itinérantes, le FMI a considéré que les capacités de résilience de l’économie marocaine sont bonnes à court et moyen termes.

Qualifiant les performances économiques et financières réalisées au cours de l’année dernière de globalement bonnes, il a estimé que la croissance devrait se poursuivre l’année prochaine. Il a toutefois jugé qu’elle sera moins prononcée que cette année – 2,5 à 3,5 au lieu de 5 – et sera portée non pas par l’agriculture, mais par les activités non-agricoles. En visite au Maroc dans le cadre d’une revue cyclique du Fonds, le groupe d’experts que présidait Jean-François Dauphin, chargé de mission auprès du Fonds et chef de la mission, a livré une appréciation relativement flatteuse sur les résultats de l’économie nationale au cours de cette année. L’expert international a toutefois été nettement moins optimiste quant aux perspectives de l’année 2014, laquelle, prévoit-il,  ne sera pas de la même veine.

Pour l’année prochaine en effet, et bien qu’elle ait globalement accordé crédit aux prévisions de croissance du HCP et de Bank Al-Maghrib dont elle reprend la plupart des pronostics, l’équipe du FMI considère que plusieurs impondérables sont de nature à gêner la performance économique. Parmi elles la parité du dirham. Le problème n’est pas nouveau car bien souvent dans le passé proche, les officines de prospective avaient attiré l’attention sur le risque que font peser les mouvements erratiques des monnaies étrangères – le dollar en particulier- sur les capacités de paiement de l’Etat.

Le FMI considère, en effet, que si le système de change actuel a assuré au Maroc une certaine stabilité des prix, le contexte de marasme économique mondial exige de lui substituer des formes de flexibilité propres à renforcer la résilience de l’économie. Cette perspective est d’autant plus souhaitable qu’outre ses effets favorables sur les moyens de paiement, elle aurait aussi des conséquences positives sur le commerce extérieur «qui commence à peine à se redresser». L’année 2013 a en effet enregistré une légère atténuation du déficit commercial qui, conforté par des mesures de rationalisation de la dépense publique et par des améliorations d’ordinaire au niveau des transferts des MRE et des recettes voyages, s’est retrouvé – dans une moindre mesure – au niveau de la balance des paiements et du solde des avoirs nets. Comme en ce qu’il en a été pour l’année qui se termine, ces derniers tournent autour de quatre mois de consommation.

Les experts du FMI qui ont dit leur satisfaction du redressement opéré en 2013 après le passage à vide de 2012, ont cependant estimé que l’économie n’est toujours pas sauve de tout risque de rechute. Ils ont donc appelé le gouvernement à accélérer les réformes de cadrage de l’économie et à jeter du lest en matière de dépenses publiques. Ils ont aussi recommandé de travailler davantage à l’avènement d’une économie inclusive plus prodigue des fruits de la croissance et plus génératrice d’emplois.

La mission du FMI a ainsi estimé que la protection sociale devrait profiter à tous, et plus particulièrement aux couches les plus démunies de la population. Cette préoccupation évacuée, la mission a émis un certain nombre de recommandations techniques propres à consolider les fondamentaux de l’économie marocaine tels que la réduction du déficit public et de la dette de l’Etat. Si en effet le déficit s’est légèrement amenuisé par rapport à son niveau de 2012, c’est en grande partie par le fait de circonstances conjoncturelles extérieures telles que la baisse des prix des matières premières.

Le FMI estime qu’il faut davantage maîtriser les causes de cette amélioration. Il a donc appelé à une meilleure budgétisation par l’adoption d’une loi organique des finances, à la refonte des caisses de retraites et de compensation, à une meilleure approche fiscale… Toutes choses en fait que le gouvernement a en projet, mais dont le FMI semble vouloir hâter la mise en œuvre en lui recommandant d’améliorer le climat des affaires afin de booster l’attractivité de l’économie vis-à-vis de l’investissement extérieur.

Cependant, ces appels techniques n’ont pas totalement occulté la dimension sociale de la croissance économique. Pour la première fois sans doute depuis que le cycle des revues du FMI a été institué, en tout cas plus que par le passé, le Fonds s’est fait le chantre de l’économie inclusive. Cela a été dit sur tous les tons lors de la conférence : la bonne croissance, c’est celle qui donne emploi et intègre dans le circuit de production et de consommation.

Et c’est si bien le souhait du FMI de voir ce modèle de développement prendre au Maroc que ses experts ne se sont pas contentés de discuter avec les seuls officiels, mais ils ont également rencontré des représentants de la société civile. Reste ce qui a été avoué à demi-mot. Lors de la réunion, J.F. Dauphin a déclaré que le FMI considère que le Maroc reste éligible à la LPL et qu’elle lui sera accordée s’il le souhaite. Le tout est de savoir si le Maroc le souhaite. Il y a quelques jours, lors de la conférence qui suit la réunion trimestrielle du conseil de Bank Al-Maghrib, son gouverneur, Abdellatif Jouahri, a laissé entendre qu’il se pourrait que le Royaume ne rempile pas.

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