Economie

Le Franc-parler

Aujourd’hui le Maroc : En votre double casquette d’opérateur économique et de président de L’Union des PME/PMI, qu’espérez vous des prochaines élections législatives ?
Moncef Kettani : Nous nous attendons à un véritable renouvellement au niveau du Parlement. Ce changement va permettre d’étudier de manière efficace les lois émanant du gouvernement et d’y légiférer selon une nouvelle approche. Au cours de mon exercice de proposition d’amendements de textes, j’avais côtoyé de près cette instance et j’ai pu constater une grande défaillance au niveau de son fonctionnement. Et pour cause, le manque patent de compétence parmi les parlementaires eux-mêmes. Nous aspirons donc avoir un interlocuteur à la hauteur de la mission qui lui incombe et des responsabilités qui lui sont accordées. Un interlocuteur qui puisse étudier en profondeur les dossiers qui lui sont présentés. Si ce sont les mêmes personnes qui reviennent à chaque tir, nous ne pouvons guère espérer de changement. Seules de nouvelles compétences peuvent garantir une nouvelle dynamique, faire vivre l’espoir et promettre un avenir meilleur.
Et pour les PME/PMI, comment imaginez- vous la nature et les grandes lignes du programme qui doit leur être proposé ?
Dans tous les cas et d’une manière générale, l’esprit démagogique n’est plus toléré. Les PME réclament qu’il y ait un intéressement réel à leur cause. Cela suppose l’existence de recherches profondes portant sur cette composante en particulier. Chose qui fait défaut. Ce sont ces études-là qui permettront d’y voir plus clair à même de définir une politique cohérente et intégrée au profit des PME. Si nous avions, en 1992 déjà, exprimé la demande d’avoir un ministère de la PME, un voeu concrétisé avec l’avènement du gouvernement de l’alternance, c’est une stratégie commune que nous réclamons actuellement. Elle doit s’identifier à l’esprit de la stratégie de janvier 2002, tracée par le Souverain en faveur des PME. Le gouvernement issu de la majorité parlementaire aura à prendre en considération cette volonté royale qui est celle aussi de la majeure partie des opérateurs économiques. Il s’agit d’une priorité absolue que de porter un intérêt aux problèmes que vivent les PME et d’y apporter les solutions appropriées. C’est garantir la stabilité sociale et le développement auquel nous aspirons tous.
Les différentes formations politiques viennent de dévoiler leurs programmes économiques, quelle appréciation en faites-vous ?
Les problèmes des PME sont nombreux, relatifs au financier, à l’administratif et au marché lui-même. En étudiant les programmes économiques qu’ont présentés les uns et les autres, j’ai pu constater que beaucoup d’entre eux ont exprimé des idées fort intéressantes. Tous ont placé les jeunes et les PME en avant-garde de leurs préoccupations. Redonner confiance aux jeunes et leur faire oublier les cauchemars qu’ont vécus ceux qui ont contracté un Crédit Jeune Promoteur fait partie de leur plan d’action. Espérons par ailleurs que ces propositions ne répondent pas uniquement à un positionnement électoraliste et qu’elles ne finissent pas par devenir de malheureuses lettres mortes. Nous espérons que l’engagement de tous les partis politiques dans le sens de la promotion de la PME pourra atteindre son niveau optimum, celui où toutes les dissensions disparaissant en faveur d’une politique qui les unie et qui fait de la relance de la petite entreprise son cheval de bataille. Heureusement, les problèmes commencent à être identifiés. Aussi, une ébauche au niveau des solutions à y porter commence à naître. La charte de la PME et le consensus national autour de la question de la PME en témoignent. Ainsi, il importe plus que jamais que le dossier dont nous parlons fasse l’unanimité, dépassant toutes les divergences qui arrivent à séparer les partis sur le plan politique se dissipent quand il s’agit d’oeuvrer pour l’intérêt économique.

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