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Le Maroc, catalyseur de l’intégration maghrébine

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Le FMI se penche sur la croissance inexploitée dans la région

Le Maghreb est l’une des régions les moins intégrées du monde. Une conclusion tirée par le Fonds monétaire international (FMI) dans son dernier rapport sur l’intégration économique du Maghreb. L’institution relève dans son analyse une croissance inexploitée dans cette zone géographique. L’intégration qui est freinée dans la région, entre autres par les restrictions aux échanges et aux mouvements de capitaux, aura un impact significatif sur le plan socio-économique lui conférant plus d’attractivité en termes d’investissement et une efficience garantie de la répartition des ressources.

Se référant au FMI, cette intégration créerait un marché régional de près de 100 millions de personnes disposant chacune d’un revenu moyen d’environ 4.000 dollars en termes nominaux et d’environ 12.000 dollars en parité de pouvoir d’achat. A cet égard, le FMI appelle les gouvernements du Maghreb à fixer des objectifs d’action «communs» portant notamment sur la création d’emplois grâce à une plus forte croissance, l’ouverture du modèle économique de chaque pays, la croissance inclusive permettant de répartir plus largement les bienfaits de la croissance, la forte intensification des échanges régionaux ainsi que la négociation d’un nouvel accord d’intégration régionale.

Le Maroc jouerait un grand rôle dans cette reconfiguration économique du Maghreb. Le Royaume a accompli des progrès substantiels au niveau économique. Il est en effet la deuxième économie de la région. Le pays a amorcé ces dernières décennies un processus de transformation progressif portant sur la diversification de son économie, et le renforcement de son attractivité économique. Contrairement aux pays voisins, le Maroc n’applique aucune restriction aux investissements directs étrangers. En effet, les formalités relatives à l’investissement au niveau national ne constituent pas un obstacle notable à l’investissement. Il est à noter que le Royaume a développé une politique extérieure ambitieuse à l’égard de l’Afrique subsaharienne. Toutefois, le FMI laisse observer que les flux entrants et sortants d’investissement direct du Maroc au Maghreb restent négligeables par rapport aux flux en provenance et en direction d’autres régions. Bien que le Maroc soit une destination prisée par les investisseurs dans la région, le Royaume séduit également les touristes du monde. Le pays mise gros sur le secteur des voyages et du tourisme.

Le FMI relève dans ce sens un investissement global de 4,6 milliards de dirhams dans ce secteur en 2017 contribuant ainsi à 8,2 % du PIB. De même, le Maroc occupe la première place en termes de développement financier. Un système financier qui, selon le FMI, est à la fois vigoureux et dominé par des banques privées dynamiques. Le système bancaire marocain a développé ses activités transfrontalières et il est actuellement présent dans 22 pays d’Afrique, y compris en Afrique subsaharienne. Si le Maghreb ne compte toujours pas une institution financière transfrontalière, les banques marocaines ont réussi tout de même à pénétrer la région avec une présence avérée d’Attijariwafa bank en Tunisie et en Mauritanie. Le Maroc a également réussi à s’ériger en une importante plateforme logistique de la région, notamment avec la mise en service du Port Tanger Med. Le FMI confirme dans ce sens que la majeure partie du trafic maritime transmaghrébin s’est, de ce fait, déplacée vers le Maroc au détriment des autres ports régionaux. Autant d’atouts qui permettraient au Maroc de jouer un rôle de catalyseur dans l’intégration régionale maghrébine.

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