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Le Maroc est 72ème sur 128 pays: L’entrepreneuriat et l’innovation au service du développement social

© D.R

En 2016, le Maroc a progressé de six places dans le classement mondial de l’innovation. Il s’est positionné ainsi en peloton de tête à l’échelle de l’Afrique du Nord, au 72ème rang sur un total de 128 pays.

Le Royaume figure ainsi parmi les économies à revenu intermédiaire moyen les mieux classées au regard des critères principaux d’analyse comme la qualité de l’innovation et les dépenses en la matière. Et parce que «innover» se conjugue souvent avec «entreprendre», cette avancée en matière d’innovation est liée au développement de l’entrepreneuriat.  Selon une étude du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) publiée en 2009, 70% des Marocains interrogés ont exprimé leur souhait de se lancer dans l’entrepreneuriat et 29% des âgés de 18 à 34 ans «sont optimistes quant au potentiel économique de l’entrepreneuriat et croient avoir les compétences et le savoir requis pour créer une entreprise».

Depuis 2009, ces chiffres ont sûrement augmenté. Le nombre des start-up créées annuellement a quintuplé entre 2012 et 2015. Dans le secteur des technologies, cette floraison des start-up a généré plus de 58.000 emplois. L’écosystème entrepreneurial au Maroc est en pleine évolution et l’entrepreneuriat social est devenu une de ses composantes majeures et un vecteur de croissance, d’emplois et d’innovation.

L’entrepreneuriat social, l’emploi pour tous

L’entrepreneuriat social contribue à la création de l’emploi tout en réduisant la pauvreté et les inégalités sociales. Il est apparu aux Etats-Unis dans les années 1990 grâce aux entreprises et aux fondations qui avaient pour but de soutenir les acteurs qui agissent chaque jour afin de lutter contre les problèmes sociaux. Eric Asmar, chargé de programmes au Centre marocain pour l’innovation et l’entrepreneuriat social (MCISE), explique : «Un entrepreneur social est généralement défini comme un entrepreneur qui privilégie des objectifs sociaux sur des objectifs directement lucratifs», et de poursuivre: «Les entreprises sociales au Maroc permettent de créer de la richesse et d’intégrer les sans-emploi dans le monde du travail». Au Maroc, ce type d’entrepreneuriat a fait des avancées pendant les dernières années et a permis de créer des solutions durables dans plusieurs secteurs. «Il est nécessaire d’entreprendre dans les secteurs d’intérêt général afin de répondre aux défis sociaux et aux besoins des populations. La lutte contre l’exclusion, la protection de l’environnement, l’éducation et la santé sont toutes des thématiques qui nous intéressent au sein du Moroccan CISE».
Le Moroccan CISE élabore des programmes de sensibilisation et de formation qui mettent en avant la créativité et l’innovation, parce que l’entrepreneuriat social est aussi une question d’éducation qui peut jouer un rôle important dans la croissance économique du Maroc. Dans ce sens, le réseau Enactus accompagne des étudiants-entrepreneurs et les aide à monter des projets à dimension sociale. Enactus arrive à transformer plus de 20% de projets en activités pérennes et s’active dans la plupart des écoles supérieures et des universités.
Mais il est nécessaire d’instaurer un environnement favorable à la création d’entreprises, à leur faciliter l’accès au financement en assurant leur suivi.
Notons que la probabilité pour qu’une strat-up devienne  une moyenne entreprise au Maroc est de 0,5% au bout de 5 ans. «Il nous faut une vraie stratégie nationale» pour arriver à «trouver un juste milieu entre l’association et l’entreprise privée, parce que l’entrepreneuriat social est aujourd’hui intéressant pour tout le monde», estime Younès El Jaouhari, président d’Olea Institute, spécialisée dans le développement et l’entrepreneuriat solidaires.

Accompagner un entrepreneuriat au service de l’Humain

Vu les enjeux auxquels ils sont confrontés, les entrepreneurs sociaux et innovants sont conscients de l’importance de se regrouper pour avoir un impact social plus fort mais aussi afin d’établir une politique axée sur le développement de la société tout en développant leurs activités. Ils font face, en effet, aux mêmes problématiques classiques de création et développement d’entreprises. Ils doivent apprendre à convaincre les partenaires financiers, les parties prenantes et à mobiliser une communauté autour de leurs projets. «Il s’agit de gérer une activité qui repose sur un modèle économique hybride, orienté vers leurs bénéficiaires sociaux et les acteurs économiques», explique Eric Asmar.

Différents acteurs opérant dans les segments d’accompagnement sont en train de voir le jour. L’Espace Bidaya en fait partie.
A travers cet incubateur social et green-tech, le Comptoir de l’Innovation met à la disposition des jeunes entrepreneurs son expertise en matière d’accompagnement ainsi que son réseau international dans le but de soutenir l’innovation et la création d’emplois au Maroc. «L’entrepreneuriat social réconcilie la performance économique et l’intérêt général. C’est un puissant vecteur de changement qui peut offrir des solutions innovantes et cohérentes à un nombre de défis sociaux et environnementaux», affirme Inesse Benmohammed, chef de projet incubateur de Bidaya. «Nous accompagnons les start-up innovantes et à fort impact social en les soutenant dans l’élaboration de leurs projets.

Parce que les jeunes entrepreneurs qui souhaitent s’engager dans cette voie ont besoin d’être accompagnés afin de révéler leur talent». Après sa deuxième promotion de sept start-up sociales, l’Espace Bidaya se prépare pour incuber une troisième promo afin de développer plus de projets innovants, à fort impact social et environnemental et des entrepreneurs sociaux capables de trouver des solutions neuves à des problèmes complexes.
De ce point de vue, il faut souhaiter que cette avancée en matière d’entrepreneuriat social et d’innovation continue sur le même rythme, avec une réflexion stratégique axée sur le bien de l’Humain.

Soukaina Zoubir
(Journaliste stagiaire)

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