Salaheddine Mezouar, ministre de l’économie et des Finances, et Mohamed Kettani, président-directeur général du Groupe Attijariwafa bank, ont procédé, jeudi 13 novembre, à Casablanca, à l’inauguration de la première édition de la conférence économique annuelle d’Attijariwafa bank. Cette rencontre a été marquée par la participation de plusieurs personnalités économiques internationales de renom. Cette première édition a choisi comme thème «La crise financière internationale et marchés émergents : menaces ou opportunités?». Les personnalités qui ont participé à cette rencontre sont Alexandre Adler, historien, conseiller éditorial à la direction du Figaro, Jaques Attali, économiste et président de PlaNet Finance, Gildas de Narcy, responsable de la recherche Exane Dérivatives, Eui-Gak Hwang, professeur émérite d’économie au Centre international pour le développement de l’Asie de l’Est et Zouhair Chorfi, directeur du Trésor et des finances extérieures.
L’objectif de cette conférence économique était de donner plus de visibilité aux opérateurs dans un environnement économique mondial tumultueux. «Cette conférence vient au bon moment pour marquer les esprits. Nous avons un pays capable de maintenir une croissance stable. Nous avons toutes les conditions pour que l’année 2009 soit une année de continuité et de croissance. Il faut juste s’adapter au contexte», a déclaré M. Mezouar. M. Adler a donné à son tour, lors de cette conférence, une vision géopolitique sur la crise qui touche le système financier international actuellement. «Le Maroc a connu un grand succès économique. L’économie marocaine s’est développée grâce à une ouverture considérable à d’autres marchés. Le succès du secteur bancaire en ce sens est non négligeable», a affirmé M. Attali. «La crise internationale actuelle est beaucoup plus grave de ce que l’on entend. Je dois dire à ce sujet que la prochaine victime de cette crise est le secteur industriel», a-t-il ajouté. «Le Maroc est particulièrement stable. La réglementation des banques est très prudente, il y a peu d’investisseurs marocains qui sont sur la Bourse internationale. Dans ce sens, le Maroc à tous les moyens pour profiter de cette situation, continuer à se développer avec les coûts les plus bas. Le Royaume du Maroc a toutes les raisons pour être un vainqueur de la crise qui commence. Ce pays peut bien profiter de cette situation au niveau touristique en mettant à la disponibilité du client un produit de qualité avec des prix raisonnables», a poursuivi cet expert. Pour sa part, M. Chorfi a donné un aperçu sur la situation économique du Maroc en disant que «nous sommes tous impactés par la crise». «Notre pays n’a pas d’engagements vis-à-vis des banques internationales, ce qui fait que l’impact de cette crise reste faible. Notre pays est en bonne situation. Mais cela n’empêche les effets négatifs que peut provoquer cette crise sur le Royaume.
Ces effets peuvent être un ralentissement des exportations, une faible évolution des transferts des MRE, une quasi-stagnation des IDE et un tassement des recettes touristiques», a-t-il conclu.