Economie

Le Nord lutte pour refaire surface

© D.R

«C’est l’effet Tanger Med !», s’exclame un professionnel tangérois pour qui cet ouvrage sera aussi important pour la destination que l’est l’aéroport Mohammed V pour Casablanca. Les touristes reviennent, les établissements classés font état d’une amélioration de 20% des nuitées par rapport à l’année dernière. Une vingtaine de professionnels viennent de boucler une brillante campagne de promotion au Salon de Dubaï. Constat à chaud du président de l’Association locale de l’industrie hôtelière, Mustapha Boucetta : «Nous sommes handicapés par rapport à cette destination arabe. Les touristes veulent venir à Tanger, mais ils ne savent pas comment faire».
Bref, il s’agit d’un vieux problème. En attendant, la ville affiche en moyenne des taux d’occupation supérieurs à 40% de l’avis de l’AIH.
Preuve de l’embellie, la situation des “deux 5 étoiles” que compte la ville, le Mövenpick Tanger Malabata et l’hôtel Al Menzah, produits différents, produits rénovés, et qui affichent tous deux de bons niveaux de remplissage.
Aussi jusqu’à Restinga, en passant par Cabo Negro, un certain engouement, contagieux, est visible. Certes sur la route, passé Asilah, à 25 kilomètres de Tanger, les 384 mégawatt de la centrale thermique de Taghadart, presque achevée, dominant un joli panorama, ne sont pas des plus beaux tableaux pour les défenseurs de la nature. Mais, puisque de l’avis des promoteurs du projet, toutes les mesures ont été prises à ce niveau, personne ne s’en inquiète. Certains établissements du centre, se sont enfin résolus à tendre la main au programme Rénovotel. Cas du Solazur en front de mer. C’est aussi le cas de l’hôtel Ahlen, à l’entrée de la ville, ou du Club Tariq. Mais certainement pas de l’hôtel Rif, l’un des joyaux de Tanger.
Fermé depuis quinze ans, l’établissement situé en bord de mer pas loin de l’hôtel Séhérazade n’est plus que l’ombre de lui-même. Querelles entre associés, incompréhensions avec l’administration? Difficile d’avoir réponse à cette question Loin du centre-ville, du côté de Cap Spartel, là où la saisonnalité est marquée, l’activité ressort d’une longue hibernation, rituel annuel, de septembre à mars.
Mais ce début 2004 est plutôt hésitant, il ne reste plus rien de l’ambiance festive d’il y a une année. Plus de Tanzajj, semble regretter le Robinson. L’établissement au passé glorieux et qui a connu une cascade de directeurs ces dernières années a frappé longtemps à la porte des trois étoiles avant que la souveraine commission régionale de classement n’en décide autrement. Resté deux étoiles malgré lui, malgré les rénovations engagées sur fonds propre, et séparé de son ancien directeur, cet hôtel est dirigé aujourd’hui par un Maroco-espagnol. A côté du Robinson, le Mirage semble aussi regretter les années fastes. Point de chute de grandes personnalités de ce monde et de certains chefs d’Etat en mal de villégiature (Mobutu Sesse Seko, l’ex-homme fort de la République Démocratique du Congo, y a logé avec sa cour plusieurs jours durant), l’établissement, redevenu aujourd’hui destination de week-end pour les Tangérois et les RME, n’en continue pas moins d’afficher le luxe. Bref, la saison bat son plein à Tanger.
Sauf en ce qui concerne les investissements dans les nouveaux projets. Une cadence trop lente par rapport à la locomotive marrakchie. Ici, les projets les plus en vue sont ceux de la CDG, à la fois guichet unique, et aménageur. Le projet du Palais des Congrès, fortement attendu, s’enlise dans des rivalités entre investisseurs potentiels.
L’année dernière, à pareil moment, tous les hôteliers avaient les yeux rivés vers la mer. Les compagnies maritimes attendaient de pied-ferme l’arrivée des RME. Cette année, il y a plus de sérénité de ce côté-là. Mais les querelles, il y en a toujours. En particulier dans l’Association des agences de voyages où partisans et adversaires du très professionnel Abderrahmane Alaoui, président de l’Association régionale des agences de voyages, se livrent à une guerre sans merci par presse interposée. Une situation que les uns et les autres déplorent. Elu voilà neuf mois, Alaoui est pressé par ses adversaires de démissionner. Ce que l’intéressé ne souhaite pas faire. Plus de 22 signatures sur une centaine possible ont été recueillies pour la destitution du président. Dans la foulée, un président intérimaire (qui n’est autre que le président du CRT) a été désigné et la date du 13 mai, fixée pour une assemblée générale élective. Seulement entre-temps, Alaoui a convoqué une réunion mardi en fin d’après-midi. C’est donc un bras de fer à l’issue incertaine qui est engagé. Un frein de plus à l’essor de la destination.

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