Economie

Le redéploiement de la Comanav

ALM : Depuis votre arrivée à la tête de la Comanav, vous avez preuve d’une réserve vis-à-vis des médias. En s’adressant à la presse, faut-il conclure par là que la compagnie mise aujourd’hui sur la communication comme moyen pour entamer sa mise à niveau ?
Toufiq Ibrahimi : En effet, il s’agit d’une phase importante dans le processus de mise à niveau de la compagnie. Je crois que le moment était opportun pour dire à tout notre environnement ce qui a été accompli par COMANAV ces derniers mois, ce qui reste à accomplir et surtout pour lui parler de l’avenir que nous abordons avec optimisme et sérénité. A un mois du démarrage de la saison d’été et de l’ouverture de notre nouvelle ligne entre Gênes et Tanger, mon voeu est que notre compagnie ne soit plus seulement perçue à travers les difficultés qu’elle a traversées, mais également à travers les perspectives qu’elle représente.
Le plan social et la recapitalisation de la Comanav étant bouclées, peut-on dire affirmer que le plan de sauvetage de la compagnie est assuré ?
La difficulté et la priorité pour nous étaient d’assurer le sauvetage de la compagnie. Je crois pouvoir dire que, pour l’essentiel, c’est chose faite grâce à la recapitalisation, à la réduction des effectifs et à la réduction de la flotte. Pour autant, nous ne nous retrouvons pas dans une situation idéale comme par magie car procéder à un changement de dimension aussi brutal a pour conséquence de déstabiliser fortement l’organisation. Aujourd’hui, nous devons faire face à un double défi : digérer la restructuration et nous mettre en ordre de bataille très serré pour gagner la partie sur le terrain, au plan commercial. La compagnie est donc entrée dans une phase de relance dont l’objectif est de retrouver une exploitation bénéficiaire, déjà en 2002, et de consolider ses positions dans ses principaux métiers. Cette relance s’appuie sur la mobilisation totale de tous les collaborateurs de COMANAV, mais aussi sur la confiance retrouvée de nos clients, de nos fournisseurs et de nos banquiers.
Quelles sont les grandes lignes du plan de redéploiement stratégique de la compagnie ?
Notre feuille de route prévoit que, fin 2002 ou début 2003, nous sollicitions à nouveau nos actionnaires pour une augmentation de capital dont le but sera de conforter définitivement l’assise financière de la compagnie et de lui permettre, notamment, d’investir dans le renouvellement de sa flotte . Nous devrons donc être suffisamment avancés, à ce moment-là, pour leur donner toute la visibilité nécessaire – en matière de perspectives de marchés, de viabilité et de profitabilité des différents métiers de l’entreprise, de pertinence de son positionnement et de ses choix stratégiques – pour leur permettre de prendre leur prise de décision.
Ce travail de réflexion, vital pour l’avenir de COMANAV, nous ne l’avons pas occulté dans le feu de l’action des derniers mois et, aujourd’hui, nous y consacrons une grande partie de notre énergie. De plus, nous avons décidé de nous faire accompagner dans cette démarche par le cabinet Mc Kinsey dont l’expérience, l’expertise et l’apport méthodologique viendront appuyer notre volonté de mener ce travail en profondeur pour un résultat de très grande qualité pour le plus grand bien de nos actionnaires. Je vous donne donc rendez-vous dans quelques mois pour parler de la nouvelle stratégie d’entreprise de COMANAV.
En quoi consiste la stratégie de relance commerciale ?
COOMANAV opère sur des marchés très concurrentiels, et nous avons besoin de maintenir notre niveau d’activité malgré les ajustements que nous venons de réaliser. Cela ne sera possible que si nous améliorons la qualité de notre offre et le niveau de service aux clients et que si nous sommes plus agressifs pour affirmer et consolider notre leadership. Par exemple, sur le segment du transport de passagers, qui représente près de 40% de notre activité et un potentiel de développement important, nous avons décidé, pour renforcer notre présence, de participer au trafic d’une ligne importante dont nous étions absents, Nador – Alméria en Espagne, et, surtout, d’ouvrir une nouvelle ligne entre Tanger et Gênes en Italie. Ces choix seront accompagnés, sur le terrain, par un meilleur service à notre clientèle MRE dont je me fais un objectif majeur d’améliorer le niveau de satisfaction dès cet été.
Vous avez manifesté l’intérêt de nouer des rapprochements avec des partenaires. Si c’est le cas, comment vont se traduire sur le terrain ces rapprochements ?
L’évolution de COMANAV et je pense d’ailleurs celle des autres armements marocains aussi, ne peut se faire sans partenariats. Dans ce sens, la compagnie réfléchit et se prépare, que ce soit pour l’activité de transport de marchandises ou de passagers, car il ne suffit pas de nouer des partenariats, il faut choisir les meilleurs partenaires possibles pour le développement de l’entreprise. Ces choix découleront logiquement de la réflexion stratégique que nous menons actuellement, et là je vous renvoie à ma réponse précédente. Dernièrement, nous avons exprimé notre intérêt pour le rachat de la participation de la BNDE dans LIMADET. En fait, nous voulons renforcer notre activité de transport de passagers et développer un pôle Marocain fort dans ce domaine.
COMANAV, qui est – je vous le rappelle – la 1ère compagnie maritime au MAROC, est tout indiqué pour ça ! Parmi les moyens qui s’offrent à nous il y a celui du rachat de parts de marché, donc des capacités de LIMADET qui sont à vendre. Nous attendons que la banque officialise sa décision et précise les règles du jeu et nous nous mettrons sur la ligne de départ.

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