Economie

Le syndrome de la dépendance guette les banques

La clôture mardi à Alger des travaux du symposium de l’Association des Banques Centrales Africaines (ABCA), rassemblant outre les argentiers des pays du continent, les gouverneurs des différentes banques centrales, des experts en macro-économie, a eu lieu après un débat de fond houleux sur la dimension économique d’un un continent marginalisé. En témoignent les chiffres communiqués par le directeur général de l’Institut Monétaire de l’Afrique de l’Ouest, dont la lecture atteste d’un recul patent et d’une exclusion manifeste. Ainsi, tandis que le taux de croissance africain avait atteint un record de 5,5 % en 1996, il a chuté à 2,8 % en 2000. La tendance est la même pour les exportations, passant de 3,1 % des exportations mondiales en 1990 à un taux de 2,3 % en 2000 avec un chiffre absolu de 145 milliards de dollars.
Pour sa part, la balance des paiements a enregistré un déficit de 3,6 milliards de dollars avec des prévisions pour 2002 de -14,2 milliards de dollars. Les investissements directs privés se sont élevés quant à eux à 21,4 milliards de dollars en 2001 alors que les prévisions pour 2002 tablent sur 11 milliards de dollars, soit un recul net de plus de 100 %.
Tenant compte de tels constats, les discussions ont essentiellement porté sur les éventuels circuits de promotion des politiques commerciales et des procédés à mettre en place pour séduire les investisseurs étrangers. Encore une fois, les slogans porteurs d’un projet commun autour du développement africain intégré ont marqué l’ambiance générale du symposium. Loin d’emprunter la voie du discours purement stérile, M. Mboweni, gouverneur de la Banque centrale de l’Afrique du Sud, que la sortie de ce qu’il a nommé le syndrome de la dépendance est le premier jalon d’une politique macro-économique équilibrée.
Trois principaux thèmes ont constitué le point culminant des débats du symposium, particulier parce qu’il coïncide avec la création, il y a quelques mois, de l’U.A. (Union africaine). Quelle politique économique? Comment assurer une croissance durable et quelle voie emprunter pour aboutir à une intégration au niveau africain? Telles sont les questions de base auxquelles les participants au symposium ont tenté de répondre.
A la question de définir les contours et les fondements de la politique macro-économique à promouvoir pour atteindre une croissance durable en Afrique, la réponse du directeur du Cread a été claire. «Si les programmes d’ajustement structurel appliqués dans les années 80 et 90 ont permis d’obtenir quelques succès dans le domaine de la stabilisation macro-économique, elles ont été incapables toutefois de répondre aux préoccupations spécifiques du continent», a-t-il estimé. Et d’ajouter: «Il est évident que soient privilégiées les approches non dogmatiques (notamment le dogme ultra-libéral) et plus réalistes». Selon lui, «l’Etat, en tant que puissance publique, a encore un rôle moteur dans la promotion de la croissance économique et dans l’exécution des programmes de réduction de la pauvreté». L’ère de l’Etat providence n’est-elle pas révolue?

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