L’AMO figure parmi les chantiers sur lesquels s’est engagé le gouvernement de M. Youssoufi. En principe, la première version du projet devait être au centre des débats, lors de la session parlementaire d’octobre 2001 dernier. Mais l’argentier du Royaume, M. Fathallah Oualalou en a décidé autrement. Il a sorti ses griffes pour remettre en cause les dispositions proposées par le comité d’experts mis en place par le Premier ministre. Sur ce dossier, la position du ministre des Finances est claire : le scénario tel qu’il a été élaboré par le comité des experts n’est pas viable financièrement. Dans ses propositions, le comité a opté pour une gestion bipolaire du système de la couverture de maladie obligatoire. Selon ce schéma, la CNSS assurera la gestion du régime de base pour les salariés du secteur privé. De leur côté, les fonctionnaires seront gérés par une nouvelle structure publique. Le régime complémentaire sera assuré par la CNOPS et les compagnies d’assurances. Le système proposé abandonne l’idée d’une gestion concurrentielle telle qu’elle a été revendiquée par les assureurs. Ces derniers se sont réjouis par l’annonce de M. Oualalou de réétudier l’ancien projet retenu par le comité. Dans le nouveau texte, leur intervention se limite au régime complémentaire telle qu’elle a été prévue dans le précédent. Pour l’heure, l’argentier de royaume ne s’est pas exprimé sur les nouvelles dispositions du texte. Plusieurs observateurs estiment que le projet de l’AMO fera encore l’objet d’ajustements avant sa présentation définitive. Il s’agira alors de retenir le scénario le plus viable financièrement. L’enjeu est de taille. L’objectif étant de mettre en place un système qui ne s’avérerait pas inefficace quelques années plus tard.