La croissance du Produit intérieur brut (PIB) a atteint 0,3% de mars à fin juin, après une croissance identique au premier trimestre, selon les chiffres publiés jeudi par l’Office fédéral des statistiques. Si la première économie de la zone euro est définitivement sortie de la mini-récession qui l’avait frappée en fin d’année dernière, la reprise s’avère « fragile », selon plusieurs analystes. Elle n’avance qu »à tous petits pas », renchérit Elisabeth Loison, de Natexis Banques populaires, alors que le ministère des Finances préfère parler de reprise « stable ».
Sur un an, le PIB a crû de 0,5% au deuxième trimestre, a précisé l’Office des statistiques. Ces chiffres ne constituent pas une surprise puisque la banque centrale allemande, la Bundesbank, avait fourni lundi une première indication en estimant que la croissance avait atteint 0,25% au deuxième trimestre. Selon elle, la reprise a été affectée par les mouvements de grève du printemps dans plusieurs secteurs de l’industrie allemande, traditionnel moteur de la croissance.
Pour le ministère des Finances, « la phase de reprise est stable » et elle « s’est poursuivie au deuxième trimestre ». Pour le reste de l’année, Berlin continue à faire preuve d’optimisme. « Les indicateurs nous permettent d’attendre pour le second semestre une accélération sensible de l’activité économique », a-t-il assuré dans un communiqué.
Une lueur d’espoir pourrait naître avec la reprise de la consommation privée. Les dépenses des ménages ont en effet augmenté de 0,2 % au deuxième trimestre par rapport au premier. Il s’agit de la première hausse après trois trimestres consécutifs de baisse. En outre, la progression des importations a été supérieure à celle des exportations sur le trimestre, à +1,5 % contre +1,1 %. Or les experts n’ont cessé jusqu’ici de mettre en avant la faiblesse de la consommation intérieure, liée à l’augmentation du chômage mais aussi récemment à la valse des étiquettes avec le passage à l’euro, pour expliquer la déprime conjoncturelle allemande.
Toutefois, la prudence demeure de rigueur, selon Natexis Banques populaires, car après neuf mois de recul, « la faiblesse de la consommation privée appelait un rattrapage ». « C’est pourquoi il est encore trop tôt pour parler de réelle reprise » de la consommation des ménages, conclut Mme Loison. Plus inquiétant: les investissements affichent un plongeon de 2,5% sur le trimestre, avec en particulier une baisse de 3,5% dans le bâtiment et de 1,6% dans les équipements.