L’industrie du tourisme, principale source de revenus en devises de l’Egypte, avait déjà été affectée par la deuxième intifada palestinienne septembre 2000, l’invasion américano-britannique de l’Irak en mars dernier et surtout par une attaque d’islamistes à Louxor en 1997, au cours de laquelle 58 touristes avaient été tués. Mais cette baisse semble désormais enrayée et le secteur touristique du pays des pharaons est reparti comme aux plus beaux jours. Selon le ministère du Tourisme, plus de cinq millions de personnes se sont rendues en Egypte en 2002, et les autorités espèrent que ce record sera battu cette année. Plusieurs hôtels du Caire et de la station balnéaire de Charm El-Cheikh sur la mer Rouge indiquent que les réservations sont en hausse par rapport à l’an dernier, et que les récents attentats en Turquie ou en Arabie saoudite ne semblent pas avoir eu d’impact en Egypte. Au Caire, des essaims de touristes fourmillent autour des Pyramides, achètent des souvenirs dans les bazars rutilants et font la queue devant le musée égyptien pour admirer le fameux trésor de Toutankhamon. Le luxueux hôtel Hilton du Caire est par exemple en surréservation pour la fête du Fitr, marquant la fin du ramadan, qui a commencé mardi, affirme Nermin Abou-Shnaf, attachée de presse, tout en précisant que la plupart des clients sont des Egyptiens ou des touristes arabes. Les personnes travaillant dans l’industrie du tourisme espèrent que l’embellie sera durable malgré les appréhensions des Occidentaux. George Edward, qui sert de guide pour les touristes allemands au musée égyptien, dit que les affaires vont mieux. « L’année dernière, on ne trouvait pas de travail, à cause de la guerre » annoncée contre l’Irak, dit cet Egyptien de 29 ans alors que les touristes qu’il guide admirent la chambre des momies. Mohammed Ibrahim, lui, vend des papyrus aux touristes dans le bazar. « Maintenant, les affaires vont beaucoup mieux, grâce à Dieu », dit-il. Pendant la guerre contre l’Irak, « nous n’avons pas fait beaucoup de bénéfices », ajoute-t-il.