Economie

L’entreprenariat, produit importé

La France est l’un des pays qui compte le plus de femmes chefs d’entreprise. Mais à regarder de plus prêt, les statistiques révèlent que ce sont les femmes issues de l’immigration qui sont les plus entreprenantes. C’est en tout cas ce qu’indique une étude réalisée par le Fonds d’Action Sociale en 2002.
Selon cette enquête, les femmes issues de l’immigration entreprennent pour « accéder à un statut social bien plus qu’à un statut proprement économique, synonyme de puissance financière. Il s’agit pour elle d’être « indépendantes » et non de s’enrichir ». Ce constat serait valable tout autant pour de nombreux entrepreneurs issus de l’immigration qui trouvent dans la création d’entreprise le moyen d’échapper à des discriminations dans le monde du travail.
Cependant, pour retrouver le nombre exact des femmes chefs d’entreprise en France il faut remonter à l’an 2000. C’est, en effet à cette date qu’une étude a été réalisée spécifiquement sur la question. Celle-ci a révélé l’existence de plus de 570 000 femmes chefs d’entreprise. Elles représentent 27% de l’ensemble des chefs d’entreprise. Chez nous, ce chiffre ne dépasse pas le millier. Qu’à cela ne tienne, le processus n’est qu’à ses débuts et il est appelé à connaître une croissance rapide les années à venir.
En France, la dynamique s’est enclenchée depuis longtemps. Déjà en 1994, les femmes qui créent ou reprennent une entreprise représentaient environ un tiers de l’ensemble des créateurs, alors qu’au début des années quatre-vingt-dix, elles n’étaient qu’un quart. Chaque année, quelque 80 000 femmes franchissent le pas.
Dans le détail, l’enquête souligne que les créatrices reprennent plus souvent que les hommes des entreprises déjà existantes et créent davantage d’entreprises individuelles que de sociétés. Il s’agit le plus souvent de petites ou très petites entreprises. Les femmes mobilisent en général peu de capitaux initiaux pour démarrer leur activité. Un peu plus de la moitié des créatrices rassemble au plus 7 500 euros (apport personnel, prêt, aides diverses…), un quart au moins 15 000 euros. Près de 48% ont un chiffre d’affaires moyen de 45 000 euros.
Pour ce qui est des branches investies, par contre, là il n’y a pas de différentiations par rapport à d’autres pays. Les femmes sont surtout présentes dans les services, le commerce et les hôtels-cafés-restaurants. Dans ces secteurs, leurs entreprises ont des taux de survie supérieurs à celui des hommes (à l’exception des « services aux entreprises »). Le commerce apparaît sans conteste le domaine le plus attractif. Un quart des femmes projettent de s’y investir. Il s’agit le plus souvent de commerce en boutique. Les activités relevant de la prestation de services, aux particuliers comme aux entreprises, sont également fortement représentées (21%).
Concernant le profil de ces femmes entrepreneuses, l’étude a indiqué que leur âge moyen est de 38 ans. Elles ont généralement un diplôme plus élevé que les hommes : en 1998, près de la moitié ont le baccalauréat ou un diplôme supérieur (contre 44% chez les hommes). Qui dit mieux.
Déjà en 2000, c’était les femmes issues de l’immigration qui tenaient le haut du palier en matière de création d’entreprises. L’étude a précisé que plus de la moitié des femmes chefs d’entreprises sont immigrées. Nombreuses sont celles qui ont adopté la nationalité française. 37% viennent du continent africain, 14% d’un pays européen. Parmi les françaises d’origine (37%), 13% viennent des DOM-TOM.

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