Jusque-là, le tourisme à l’Oriental ne fonctionnait que durant les mois de juillet et août. Beaucoup d’établissements préféraient, passée cette période de forte activité, mettre la clé sous le paillasson en attendant des jours meilleurs. Situation vérifiée à l’hôtel Rif à Nador, avec une clientèle assez clairsemée en ce début d’avril, mais beaucoup moins nette à l’Ibis de Oujda, un trois étoiles aux trois quarts pleins. Tout le défi consiste maintenant, rappelle Lahbib Eleulj, président du Conseil régional du tourisme local, à étaler l’activité sur l’année.
Pour cela, il faut des moyens et de la volonté. Or, le CRT qui a bouclé sa première année d’activité n’en dispose pas. Les 300 000 dirhams en numéraire accordés par L’Office national marocain, soutien précieux de l’avis des opérateurs, pourront-ils à eux seuls combler l’immense déficit en promotion dont souffre la région ?
Des contacts sont en cours avec le groupe Fadesa, aménageur developpeur de la station Azur de Saïdia, le Conseil régional et l’agence pour le développement de l’Oriental. Par ailleurs, souligne M.Eleulj, le tourisme dans l’Oriental est d’abord informel, constitués en général de MRE qui ne passent pas par les hôtels, d’iténérants espagnols et, quand la frontière est ouverte avec l’Algérie voisine, d’un contingent de 1,5 millions de maghrébins. L’arrivée de Fadesa favorisera surtout, outre son effet d’induction direct, de favoriser la programmation de la région dans les brochures des TO et dans les plans de vols des compagnies aériennes.
D’ailleurs, la Royal Air Maroc et le Conseil régional du tourisme de l’Oriental ont procédé le 6 avril 2005 à Oujda, à la signature d’une convention de partenariat. Cette signature fait suite aux réunions de travail entre les deux parties durant lesquelles la Compagnie Nationale a exposé son plan d’action pour développer la destination de l’Oriental au départ des principaux marchés émetteurs et d’avoir des informations sur le rôle que jouera « Atlas Blue », sa filiale Low Cost. L’Offre de la RAM a été particulièrement renforcée entre Oujda et les villes de Paris, 5 vols par semaine (12 en période de pointe), Marseille, Bruxelles, Amsterdam et Casablanca (15 vols par semaine). Côté infrastructures, le parc hôtelier opérationnel est évalué à 3 200 lits. Ce parc représente quatre fois moins que la capacité de la station Saadia (16 000 lits à vocation touristique).
Outre cet investissement gigantesque, des institutionnels comme la CDG et d’autres institutionnels multiplient les prises de vue et les visites sur site. «Il y aura certainement du concret d’ici 2006», avance, optimiste un professionnel. En attendant, il importe, rappelle le président du CRT, de préserver la virginité de certains sites naturels, afin que la symbiose soit réalisée entre l’Oriental et sa façade méditerranéeene et l’arrière pays, rural et montagnard.