Economie

Les banques se frottent les mains

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Après la clôture de la période de communication des résultats de l’exercice 2014, l’heure est aux bilans. Aussi, si l’ensemble des résultats reflète un ralentissement du marché, certains secteurs s’en sortent un peu mieux que d’autres.

C’est le cas du secteur bancaire marocain qui fait preuve d’une grande résilience même en cette période de crise. En effet, force est de constater que les banques marocaines ont enregistré des performances substantielles malgré une conjoncture difficile toujours aussi marquée par une pénurie de liquidité.

Par ailleurs, en dépit de ce contexte économique défavorable d’assèchement de la liquidité bancaire et de dégradation de la qualité des engagements, les agrégats financiers de la quasi-totalité des banques ressortent en amélioration. Dans ce contexte, le produit net bancaire consolidé de l’ensemble du secteur ressort en hausse de 10,2% pour se chiffrer à 52,750 milliards de dirhams. Même son de cloche pour le résultats net part du groupe du secteur qui a adopté la même tendance, affichant une croissance significative de 9,4%, à 9,578 milliards de dirhams, ce qui témoigne de la profitabilité du secteur. Cependant, la capacité bénéficiaire s’est altérée essentiellement par la forte montée du risque sur le marché.

En effet, face à un contexte sectoriel difficile avec la hausse de 19,2% des créances en souffrance en 2014, à 52,9 milliards de dirhams, portant leur taux à 6,9% contre 5,9% à fin 2013 et la décision du conseil de Bank Al-Maghrib d’abaisser le taux directeur à 2,75% en septembre 2014 et à 2,5% en décembre 2014. A cet effet, toutes les banques cotées ont enregistré une augmentation de leur coût du risque.

Selon les analystes, il s’agit notamment, du fait que les organismes bancaires doivent leur progression du produit net bancaire (PNB) pour l’essentiel au bon comportement des activités de marché avec un environnement favorisé par une baisse des taux et un bon comportement du marché boursier. C’est ainsi qu’ils ont noté à ce propos que, seule, la progression de la marge d’intérêt ne saurait propulser encore plus le PNB en raison d’une croissance modérée des encours couplée à une concurrence intense sur le marché domestique qui ne permettent pas un élargissement de la marge d’intermédiation. Aussi, comme deuxième facteur, les analystes s’accordent à dire que les banques ont constitué d’importantes provisions pour risques, consécutives à la forte montée des risques du secteur, et ce, pour la deuxième année consécutive.

Par ailleurs, les analystes n’ont pas manqué de mettre en avant la contribution des participations africaines dans les principaux groupes bancaires. Selon eux, cette contribution évolue crescendo à travers à la fois un élargissement du périmètre et surtout une montée en charge des participations historiques.

Et de conclure que la viabilité du modèle économique des groupes bancaires repose à la fois sur leur caractère pluridisciplinaire et leur modèle expansionniste multinational qui permettent à la fois d’amortir les chocs conjoncturels et de construire de solides leviers de croissance.

CIH : Année contrastée

Bien que contrastée, 2014 a été globalement une bonne année pour le Groupe CIH. C’est ce qu’a annoncé Ahmed Rahhou, président-directeur général de CIH Bank, lors de la présentation des résultats de sa banque. En termes de résultats consolidés, M. Rahhou a souligné qu’«au terme de l’année 2014, CIH Bank a réalisé des résultats commerciaux et financiers performants tout en consolidant ses indicateurs de productivité, de maîtrise des risques et de rentabilité». Par ailleurs, «le total bilan consolidé s’établit à 43,139 milliards de dirhams, en progression de 4,1%», a souligné M. Rahhou. Cependant, le produit net bancaire consolidé de CIH Bank à fin décembre 2014 s’est établi à 1,701 milliard de dirhams, en baisse de 1,7% par rapport à 2013.

«Cette évolution s’explique par la contribution exceptionnelle de la filiale hôtelière «Le Tivoli» dans le PNB de 2013. Il faut noter que hors activités hôtelières, le PNB aurait enregistré une évolution positive de 0,6%. Le PNB en social de CIH Bank progresse pour sa part de 1,6% sous l’effet de l’évolution de la marge nette d’intérêts de 0,8% et des commissions nettes de 12,9%. Aussi, le PNB de Sofac s’est établi à 228 millions de dirhams, en progression de 22% par rapport à 2013», a précisé M. Rahhou.

Attijariwafa Bank garde le cap de la croissance

Le Groupe Attijariwafa bank poursuit son développement en phase avec la dynamique économique que connaît le Maroc. C’est ce qu’a annoncé Mohamed El Kettani, président-directeur général du Groupe Attijariwafa bank, lors de l’annonce des résultats financiers du géant banquier au titre de l’année 2014. C’est ainsi qu’au niveau des résultats financiers, le Groupe Attijariwafa bank a eu droit à une année sous le signe de la performance. «En gros, que ce soit en termes d’activité ou de résultats, le Groupe a réalisé des performances notables.

Ces performances ont défié le contexte de ralentissement de la croissance économique et de hausse de la contentialité des secteurs bancaires en Afrique», a relevé M. El Kettani. A ce titre, le résultat net part du groupe s’est établi à 4,4 milliards de dirhams, au titre de l’exercice 2014, en amélioration de 5,2% par rapport à une année auparavant. De même, à fin 2014, le produit net bancaire a enregistré une progression de 8,8%, à 19,4 milliards de dirhams, tirée principalement par la croissance de la banque au Maroc qui ressort avec une hausse de 13% et par celle de la banque de détail à l’international avec un bond de 8%.

Banque Centrale Populaire : Dynamique maintenue

Tout comme en 2013, tous les indicateurs sont au vert pour la Banque Centrale Populaire (BCP) en 2014. Mais ce qui est nouveau, c’est l’apport frappant des activités affiliées à cette performance. «Les filiales de la BCP s’affirment plus que jamais comme de véritables relais de croissance». C’est ce qu’a dévoilé Mohammed Benchaâboun, président-directeur général de la BCP, lors de l’annonce des résultats financiers du groupe. C’est ainsi qu’une croissance à deux chiffres a été observée au niveau de tous les indicateurs. Le produit net bancaire s’est inscrit en hausse de 12% pour se chiffrer à 14,7 milliards de dirhams. Aussi, compte tenu cette bonne orientation du PNB, le résultat brut d’exploitation s’est élevé pour le même exercice à 7,9 milliards de dirhams, en progression de 18% par rapport à son niveau une année auparavant. Le résultat net part du groupe suit le même trend. L’amélioration observée dans ce sens est de l’ordre de 12,5%, soit une valeur de 2,2 milliards de dirhams. Selon M. Benchaâboun, ce résultat «confirme davantage la capacité bénéficiaire du Groupe». Pour sa part, le résultat net consolidé s’est affermi de 3,3 milliards de dirhams au moment où le résultat net social s’est fixé, hors provision pour risques généraux, à 1,7 milliard de dirhams en hausse de 28%.

BMCE : Des évolutions record

Les performances du Groupe BMCE au cours de l’année 2014 marquent une évolution remarquable. Brahim Touimi Benjelloun, numéro deux de BMCE Bank, a annoncé que 2014 a été une année de résultats record pour la BMCE. Pour lui, «cet exercice s’est révélé être porteur de réalisations inédites dans l’histoire de BMCE Bank, depuis l’année de sa création en 1959 et de sa privatisation en 1995». En ce sens, le résultat net part du groupe est ressorti en hausse de 58%, atteignant 1,944 milliard de dirhams, soit une croissance annuelle moyenne de 33% sur la période 2011-2014. Aussi, le produit net bancaire du groupe a franchi pour la première fois le cap des 11 milliards de dirhams, en hausse de 16% par rapport à l’année précédente et de 12% en moyenne sur les 4 dernières années. Des résultats enregistrés en dépit d’une croissance de 37% du coût du risque net consolidé à près de 1,8 milliard de dirhams, soit un ratio de 1,16%.

BMCI : Un PNB très résistant

Dans une conjoncture économique difficile, le Groupe BMCI a réussi à maintenir sa solidité financière et sa solvabilité. C’est ce qu’a annoncé Laurent Dupuch, président du directoire de la BMCI, lors de l’annonce des résultats financiers de sa banque. C’est ainsi que le Groupe a dégagé un produit net bancaire consolidé de 3,3 milliards de dirhams, en hausse de 4,5% par rapport à l’exercice précédent, tout en renforçant son dispositif de maîtrise et d’anticipation des risques. Une performance imputable aux bonnes réalisations des revenus des activités de marché en hausse de 51,6% et à l’augmentation de la marge sur commissions qui se bonifie de 2,8%. Cependant, le résultat net part du groupe BMCI s’est établi à 364,4 millions de dirhams, en baisse de 43,1% par rapport au 31 décembre 2013. Une contreperformance principalement due à la fusion BMCI et BMCI Crédit Conso qui a engendré une charge exceptionnelle d’impôt différé de 37 millions de dirhams. A noter que le Groupe a dégagé un résultat avant impôts de 707,5 millions de dirhams, en baisse de 33,4% par rapport au 31 décembre 2013.

Crédit du Maroc inébranlable

Face à une conjoncture morose, le Crédit du Maroc poursuit ses efforts de réorganisation. C’est en gros le message lancé par Baldoméro Valverde, président du directoire de Crédit du Maroc, lors de l’annonce des résultats financiers de son institution financière. Ainsi, la filiale du Groupe Crédit Agricole France a clôturé l’exercice 2014 sous le signe de l’intense effort de réorganisation engagé en début d’année. Parallèlement, le produit net bancaire consolidé ressort en hausse de 0,8%, à 2,090 milliards de dirhams, suite aux bonnes progressions enregistrées au niveau de la marge d’intérêts et de la marge sur commissions, soit respectivement 2,8% et 5,2%.

Pour sa part, le résultat brut d’exploitation marque une progression de 3,9%, pour s’établir à 987 millions de dirhams. Cette évolution confortable du résultat issue de l’exploitation du fonds de commerce est appréciable dans un contexte difficile et marqué, notamment par la baisse des taux d’intérêt, et traduit la capacité du Crédit du Maroc à maîtriser et optimiser ses coûts de fonctionnement. A noter que le résultat net part du Groupe s’est établi à 238 millions de dirhams, contre 279 millions de dirhams à fin 2013 sous l’effet de la couverture en risque additionnelle.

 

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