Le secteur international du transport aérien devrait perdre 9 milliards de dollars en 2009 en raison de la crise mondiale, un coup encore plus rude que celui porté par les attentats du 11 septembre 2001, a annoncé, lundi, l’Association internationale du transport aérien (IATA).
Ces pertes prévues -près du double de celles annoncées il y a trois mois- reflètent «un contexte de revenus qui se détériore rapidement, en raison de la récession mondiale», a indiqué l’Association qui tient sa 65e réunion annuelle à Kuala Lumpur (7-9 juin). L’IATA, qui représente 230 compagnies aériennes, soit 93% du trafic aérien international, à l’exclusion des compagnies «low-cost», estimait en mars à 4,7 milliards de dollars les pertes du secteur pour 2009. «Il n’y a pas d’antécédent contemporain à la crise économique actuelle. La terre a tremblé. Notre industrie a été secouée», a déclaré Giovanni Bisignani, le directeur général de l’IATA. «C’est la pire situation à laquelle l’industrie du transport aérien ait été confrontée», a-t-il ajouté. Selon l’IATA, le cargo va afficher un déclin de 17% cette année: les compagnies aériennes devraient transporter 33,3 millions de tonnes de marchandises en 2009, contre 40,1 millions en 2008. La demande des passagers devrait également se contracter de 8% en 2009, estime l’Association. Selon elle, 2,06 milliards de personnes devraient voyager dans les airs cette année, contre 2,24 milliards en 2008. Pour M. Bisignani, les conséquences de la crise économique mondiale sont pires que celles engendrées en 2001 par les attentats terroristes du 11 septembre aux Etats-Unis. Les attaques avaient provoqué une chute de 7% du chiffre d’affaires des compagnies aériennes lesquelles avaient mis trois années à se remettre du choc. «Cette fois-ci, on risque une chute de 15%, une perte de 80 milliards de dollars», a poursuivi M. Bisignani. Le chiffre d’affaires total des compagnies aériennes s’établirait alors à 448 milliards de dollars en 2009. M. Bisignani a estimé que jusqu’à 100.000 emplois dans l’aérien étaient menacés cette année, «à moins que la situation économique ne s’améliore». Certains participants à cette réunion étaient toutefois moins pessimistes quant aux piètres résultats des compagnies cette année. «D’où a-t-il ces chiffres, ce n’est qu’une estimation», a dit à l’AFP Akbar Al Baker, le directeur exécutif de Qatar Airways, l’une des compagnies montantes du Golfe. Il s’est dit quant à lui, déterminé à commander 200 nouveaux avions de 2009 à 2017, en plus des 84 appareils déjà présents dans sa flotte.