C’était prévisible. Les compagnies aériennes vont rester largement déficitaires cette année alors qu’elles continuent à souffrir des conséquences du ralentissement économique et des attentats du 11 septembre.
Du moins, si l’on en juge par les propos du directeur général de l’Association internationale du transport aérien (Iata). «Mais les pertes pourraient être deux fois moins élevées que celles enregistrées l’an dernier», a laissé entendre Pierre Jeanniot hier à Shanghaï. «Cette année, le mieux que nous puissions espérer est de réduire de moitié les pertes de l’an dernier», a-t-il dit, précisant que les pertes de l’année 2001, d’un montant de 12 milliards de dollars pour l’ensemble du secteur, avaient été équivalentes aux bénéfices cumulés des quatre précédentes années. Il a rendu responsables les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, lorsque des avions-suicides ont détruit le World Trade Center à New York et une partie du Pentagone à Washington. «Les évènements du 11 septembre ne pouvaient pas être prédits, et ils ont accéléré de manière spectaculaire la récession économique qui était déjà en cours, nous laissant nous enfoncer dans le rouge ».
Il a ajouté qu’avant les attentats, les compagnies aériennes ne s’étaient pas préparées à un ralentissement et avaient donné la priorité à la croissance de leurs parts de marché sur des impératifs de rentabilité.
«Rétrospectivement, et en tenant compte de la détérioration de la situation, dès avant le 11 septembre, il faut en conclure que cette industrie était mal préparée à faire face même à un retournement mineur du cycle économique», a encore dit le directeur général de l’Iata.