Economie

Les constats d’un expert

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ALM : Comment se porte le secteur des énergies renouvelables en général et du solaire photovoltaïque en particulier ?
Saïd Mouline : Au niveau international, il se porte très bien, avec un taux de croissance qui dépasse les 30% pour certains types d’énergies renouvelables, comme l’éolien par exemple.
Les politiques de diversification des sources énergétiques engagées à la suite des chocs pétroliers des années 70 par la plupart des pays industrialisés et certains grands pays en développement (Inde, Brésil) comportaient toutes un volet Développement des énergies renouvelables.
Le développement de ce type d’énergie avait été bloqué jusque-là par la découverte de sources plus denses, concentrées et faciles à transporter (charbon, pétrole, uranium).
Durant les années 70 et 80, les investissements mis en place par certains pays ont permis toutefois de développer les technologies mais il faut reconnaître que les énergies renouvelables représentent aujourd’hui 13 % de la consommation globale d’énergie et moins de 1 % si l’on exclut la biomasse et l’hydraulique. Mais l’atout principal des énergies renouvelables, qui leur a permis un développement technologique très important, cette dernière décennie, est l’atout environnemental.
L’accident de Tchernobyl et les phénomènes de pluies acides et de réchauffement de la planète ont relancé les politiques de diversification des sources énergétiques, mais cette fois-ci, non pas seulement pour des raisons commerciales et stratégiques mais surtout environnementales.
De plus, l’entrée en application le 16 février 2005 du protocole de Kyoto, associé à la forte augmentation des prix internationaux des combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon) font qu’il est tout à fait d’actualité de s’intéresser aux énergies renouvelables qui sont une des solutions proposées par le protocole pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, responsables des changements climatiques mais aussi une solution pour limiter les dépendances énergétiques et les factures qui en découlent et qui grèvent les économies des pays dépourvues en ressources énergétiques traditionnelles comme notre pays.
Combien de foyers sont-ils concernés par l’énergie solaire photovoltaïque ?
Dans son schéma, l’ONE a prévu 270 000 installations solaires entre 2000 et 2007. Elles concernent les villages qui ne sont pas connectés au réseau et dont le coût de raccordement serait, par conséquent, particulièrement excessif. Ce programme encourageant a permis au secteur de drainer des investissements nationaux et internationaux importants et de se développer. En contrepartie, les entreprises se sont engagées à assurer un service après-vente pendant 10 ans et à intervenir dans les 48h. Lorsque tous les appels d’offre seront lancés, dans toutes les provinces, une société solaire proposera ses services. Elle pourra aussi s’appuyer sur des micro-entreprises locales pour assurer correctement ce service, ce qui aura aussi un impact sur l’emploi et le développement local dans les différentes régions. Un point important est de montrer que le service rendu par cette technologie est, lorsqu’une installation est bien dimensionnée et correctement installée, tout à fait fiable. Dans certains pays développés, il existe des dizaines de milliers de foyers qui ont choisi ce type de technologie pour des raisons de protection de l’environnement.
Quel est le service rendu ?
Avec un petit système, l’usager dans un coin isolé peut regarder la télévision, écouter la radio et éclairer les pièces de sa maison. Il existe des systèmes plus puissants et plus coûteux qui incluent le réfrigérateur solaire par exemple. Ils sont aussi proposés aux clients dans le cadre du PERG.
Mais quel que soit le système choisi, le solaire photovoltaïque étant modulable, les clients pourront toujours ajouter de la puissance à leur système. C’est d’ailleurs ce qui permettra au secteur de poursuivre son développement.
Que diriez-vous en termes de perspectives?
Les perspectives de notre secteur sont claires. Le développement des énergies renouvelables permettent de créer des emplois, de lutter contre les effets de la pollution et de réduire la dépendance énergétique de notre pays.
Nous avons le privilège de bénéficier d’un gisement et d’un contexte international favorable, qui peut permettre un développement rapide des énergies renouvelables mais aussi d’une nouvelle industrie et donc de l’emploi qui va avec. D’autant plus que ce secteur peut faire appel au financement des organismes internationaux à des conditions avantageuses.
Dans le domaine du photovoltaïque en particulier, il faudrait aussi éviter qu’un quasi-monopole ne s’installe dans ce domaine et accompagner les industriels nationaux qui peuvent fournir certains composants nécessaires aux systèmes photovoltaïques comme les batteries ou les régulateurs. Ainsi, nous pourrons bénéficier de tous les atouts économiques, environnementaux et sociaux qu’offre ce type de technologie.

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