Economie

Les cours du pétrole sous pression

Tous les analystes s’y attendaient. La montée de la tension au Proche-orient commence à se faire sentir sérieusement sur le cours du pétrole. Hier, le cours du brent a fortement progressé sur le marché londonien pour atteindre 26,78 dollars le baril en hausse de 86% sur la clôture de jeudi. Il s’agit du cours le plus haut de ces six derniers mois.
Le brut léger américain a enregistré une hausse de 27%, à 27,15 dollars le baril, après avoir touché lundi un plus haut à 27,40 dollars aux Etats-Unis. Auprès de la maison de courtage GNI, on avance que les cours grimpent exclusivement en raison des inquiétudes sur la situation critique au Proche-Orient.
Le courtier estime que le marché craint une interruption de l’approvisionnement de brut. Cette inquiétude trouve son origine dans les déclarations de l’Irak, selon lesquelles, il serait disposé à couper les livraisons de brut envers les Etats-Unis, avec l’approbation de l’Iran. Notons que les responsables irakiens avaient appelé lundi les pays arabes à utiliser le pétrole comme arme contre Israël et les Etats-Unis pour mettre fin à la barbarie sioniste dans les territoires palestiniens.
Hier matin, les exportations de pétrole irakiennes se poursuivaient. De son côté, l’Iran s’est dit prêt à envisager l’arme du pétrole pour obliger les Etats-Unis à faire pression sur Israël. Les responsables iraniens ont précisé toutefois que le recours à l’arme du pétrole dépendrait d’une décision collective des pays musulmans. En dépit de l’appel de l’Irak, il faut noter que les pays arabes producteurs de pétrole, qui assurent la moitié de la production mondiale de brut, n’ont pas coupé le robinet du pétrole depuis la crise de 1973, en dépit d’appels de l’Irak et d’autres pays.
Pour plusieurs analystes, l’embargo du type de celui des années 70 est incertain, si l’on en juge par l’importance des pétrodollars pour les économies concernées. En 1973, au moment de la guerre du kippour, l’embargo pétrolier du monde arabe a entraîné un quadruplement du prix du brut et portant un sérieux coup de revers à la première puissance économique mondiale. Notons que l’Arabie Saoudite, plus gros exportateur pétrolier au monde, et d’autres grands pays producteurs au sein de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) ont déclaré qu’ils ne souhaitaient pas réitérer l’opération du premier choc pétrolier. Il faut reconnaître par ailleurs que les professionnels des marchés redoutent de voir la spirale de la violence israélo-palestinienne s’étendre à d’autres pays du Proche-Orient dans la mesure où cette région dispose environ les deux-tiers des réserves pétrolières mondiales.
La montée des cours du pétrole intervient au moment où une étude menée par Brookings Institution dont les résultats viennent d’être publiés, a conclut que les Etats-Unis resteront dépendants du pétrole du Moyen-Orient.
L’étude précise que cette dépendance sera pour longtemps et ce malgré le rôle croissant de la Russie et des pays du bassin de la mer Caspienne. Au cas où les pays de la région devaient arrêter, pour une longue période, leurs exportations évaluer à 7 millions de barils par jour, le prix du baril pourrait atteindre jusqu’à 75 dollars même si les Etats-Unis décidaient de puiser 2,5 millions de barils dans ses réserves, constate Brookings Institution.

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