Economie

Les fonds actions sur la sellette

Gérés par les sociétés de gestion de la place, les différents fonds actions investis en permanence à hauteur de 90% en valeurs cotées sur le marché ont accumulé sur les trois dernières années des pertes allant jusqu’à 37,45%, soit un peu plus que la contre-performance affichée par la bourse des valeurs de Casablanca sur la même période. Les valeurs liquidatives de certains fonds s’affichent actuellement en dessous de leurs valeurs à la création.
Ces instruments collectifs de placement créés justement pour réduire le risque de perte en bourse, accusent aujourd’hui des baisses qui dépassent de loin celles du marché. Plus encore, cette hémorragie se poursuit-elle aujourd’hui et les gestionnaires, eux, continuent de prélever les frais de gestion ! Ces frais sont certes, prévus par la réglementation sur les OPCVM (organismes de placement collectif en valeurs mobilières), mais dans la situation actuelle, certains petits épargnants soutiennent qu’ils ne doivent plus être prélevés. «Si les gestionnaires continuent de prélever les mêmes niveaux de frais de gestion, cela ne fera que sanctionner encore plus les valeurs liquidatives des fonds», soulignent plusieurs d’entre eux. Ces derniers espèrent que les autorités de tutelle et les professionnels se mobilisent pour réfléchir à une solution adaptée pour redynamiser ces fonds. Ils ont multiplié les doléances, mais ils constatent que rien n’est fait jusqu’à maintenant.
Les porteurs de parts expriment leur désolation face à cette situation. «J’ai perdu le tiers de la petite épargne que j’ai investi dans un fonds actions, avant que je la place dans un fonds obligataire. Mais jusqu’à présent, les plus-values réalisées sur mes parts souscrites dans ce fonds obligataire n’arrivent toujours pas à compenser mes pertes», confient avec amertume des épargnants. Ces derniers n’arrivent toujours pas à comprendre les causes de cette situation. Ils avancent que la morosité du marché est loin d’être la principale cause de ces contre-performances. Ils soutiennent que s’il faut tirer une conclusion de cette situation, ça serait un manque d’expérience flagrant des gestionnaires dans ces domaines. La gestion collective de l’épargne est en effet un métier qui ne s’improvise pas. Il ne suffit guère de disposer de l’agrément nécessaire à l’exercice de ce métier pour s’afficher en tant que tel.
Certains initiés affirment que c’est la gestion trop passive que pratiquent certains gestionnaire couplée à des pratiques peu déontologiques et des choix d’investissements peu claires, qui est à l’origine de cette situation. Des voix s’élèvent ici et là pour dénoncer justement ce manque de professionnalisme flagrant dans la gestion de ces fonds et se posent actuellement différentes questions. Quelle stratégie adoptée pour arrêter cette hémorragie ? Pourquoi les professionnels ne se préoccupent-ils pas de cette situation ? Faut-il abandonner ce modèle qui a montré ses limites ? Autant de questions auxquelles ils espèrent en avoir des réponses.

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