Décidément, les crédits bancaires continuent à s’accrocher en 2015. Selon le constat général, les marocains s’endettent chaque année un peu plus auprès de leurs banques. À leur tour, ces dernières grignotent des parts de marché aux sociétés de financement.
C’est ainsi que les crédits bancaires ont atteint à fin avril dernier un montant de 753,895 milliards de dirhams, soit un bond de 18,214 milliards de dirhams en comparaison à février 2014, favorisés par une reprise notable des crédits à l’équipement et des crédits immobiliers, mais surtout celle des crédits à la consommation.
Ainsi, selon les indicateurs clés des statistiques monétaires du mois d’avril 2015, publiés par Bank Al-Maghrib, les crédits bancaires, à la fin du quatrième mois de l’année 2015, seraient en hausse de 2,5% par rapport à la même période en 2014.
À ce titre, le classement par objet économique laisse paraître une sérieuse hausse des crédits à la consommation qui ont enregistré à fin avril 2015 un encours de 45,201 milliards de dirhams se bonifiant ainsi d’une hausse de 11,5%, comparé aux résultats du mois d’avril 2014, souligne Bank Al-Maghrib. Pour leur part, les crédits immobiliers enregistrent une hausse importante de 2,9% entre le quatrième mois de 2015 et celui de 2014. Ils ont, en effet, atteint, à fin avril 2015, un montant de 238,831 milliards de dirhams, en hausse de 6,837 milliards de dirhams, comparé à l’encours enregistré à fin avril 2014.
Toutefois, ils ont largement été impactés par un ralentissement des crédits aux promoteurs immobiliers qui ont marqué un recul conséquent de 6,4% d’une année à l’autre. Ce recul traduit clairement la morosité que connaît le secteur immobilier qui s’est tourné vers la commercialisation avec un ralentissement de l’investissement. S’agissant des crédits à l’équipement, Bank Al-Maghrib relève une hausse assez timide de 1,9% entre l’encours enregistré à fin avril 2015 et celui de fin avril 2014. Ainsi, ils ont atteint, au quatrième mois de 2015, un encours de 141,433 milliards de dirhams en hausse de 2,581 milliards de dirhams, en comparaison à celui enregistré le même mois de l’année précédente. Dans le même volet, les créances en souffrance poursuivent leur ascension fulgurante s’inscrivant à 54,023 milliards de dirhams à fin avril 2015, en hausse de 7,232 milliards de dirhams comparé à fin avril 2014.
Il s’agit, par ailleurs, d’une hausse conséquente de 15,5% enregistrée à fin avril 2015 en comparaison à la même période de l’année 2014. Par ailleurs, dans son commentaire, Bank Al-Maghrib relève que la décélération du crédit bancaire est imputable essentiellement au ralentissement du rythme de progression des crédits à l’équipement de 5,9 à 1,9% et des prêts immobiliers de 3,2 à 2,9%.
Pour ce qui est des facilités de trésorerie, elles sont revenues à leur niveau d’avril 2014, contre un accroissement de 0,2% en mars 2015, tandis que les prêts à la consommation ont maintenu quasiment le même rythme de progression que le mois dernier, soit 11,5%.
Par secteur institutionnel, Bank Al-Maghrib souligne que l’évolution du crédit bancaire traduit notamment le ralentissement de 2,8 à 2,2% des concours alloués au secteur privé. En effet, les crédits aux sociétés non financières privées ont accusé une baisse de 0,3%, au lieu d’une hausse de 1,2% en mars, tandis que les prêts aux ménages se sont accélérés de 5 à 5,3%. De même, les crédits aux sociétés non financières publiques se sont inscrits en décélération de 17,8 à 10,4%, alors que ceux destinés aux autres sociétés financières ont progressé de 1,2% après avoir reculé de 1,7%.
