Economie

Les micro-crédits de plus en plus sollicités

Encouragé par les uns, critiqué par les autres, le micro-crédit est devenu, en quelques années, une composante essentielle de l’économie nationale. Du moins, si l’on se réfère aux derniers chiffres communiqués par le département des Finances et de la Privatisation. A la fin de septembre 2002, le montant global des micro-crédits accordés par les associations opérant dans ce domaine s’élève 303,1 millions de DH en progression de 65% par rapport à la même période de l’année dernière. Ces statistiques dépassent de loin les prévisions des associations. Une évolution qui atteste aussi du poids grandissant de ces banques parralèles.
Les chiffres nous renseignent aussi que 65% des micro-crédits octroyés bénéficient aux femmes. Quant à la répartition de ces prêts, les zones urbaines s’accaparent la part du lion avec 86,21% contre 13,79% en milieu rural.
La forte augmentation des micro-crédits s’explique pour plusieurs raisons. Le ministère des Finances met surtout en avant l’apport considérable des subventions engagées aussi bien au niveau national qu’international. L’objectif étant de créer les conditions favorables pour encourager cette activité. A ce propos, il y a lieu de citer, entre autres, la subvention américaine d’une enveloppe de 15,5 millions de dollars ayant permis la création de l’association Al Amana, le don de 1,5 million de dollars du PNUD (Programme des Nations-Unies pour le Développement) a initié le programme MICROSTART au profit de six associations de micro crédit, le don du Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES) de plus de 10 millions de DH, la dotation de 50 millions de DH réservée au micro-crédit, dans le cadre du programme d’utilisation du don des denrées de blé relatif à l’accord bilatéral conclu entre le Royaume du Maroc et les Etats-Unis en juillet 2000.
Pour ce qui est des subventions accordées au niveau national, figurent l’affectation par le Fonds Hassan II pour le développement économique et social d’un montant global de 100 millions de DH. Cette enveloppe a alimenté des fonds de prêts des associations de micro-crédit. Elle a permis, selon les Finances, de consolider les capacités de prêts des associations dans la mesure où le nombre de leurs clients s’est établi en juin 2002 à 61.725.
Mais à elles seules, les subventions ne peuvent assurer la bonne continuité des opérateurs oeuvrant dans l’attribution des micro-crédits. Dans ce sens, un projet de cadre législatif est à l’étude chez les Finances. Sans entrer dans les détails, l’argentier du royaume, indique que cette législation fixe les modalités de l’exercice de cette activité, a été élaborée dans le ses d’une viabilisation et la professionnalisation de ce nouveau métier. Cela passe par la levée des contraintes juridiques et la mise en place des mécanismes de soutien pour pérenniser l’action des associations. Ce projet de loi légal prévoit, entre autres la création d’un conseil consultatif du micro-crédit, qui s’est tenu pour la première fois vendredi dernier. Il regroupe les représentants des autorités monétaires, des administrations concernées, des chambres professionnelles, des associations de micro-crédit ainsi que des professionnels du crédit. Ce Conseil a pour mission de statuer sur l’ensemble des questions qui touchent de près ou de loin l’activité du micro-crédit.
Selon les Finances, « cette institution donnera son avis sur l’octroi et le retrait de l’autorisation d’exercer les activités de micro-crédit ainsi que sur les règles comptables et prudentielles applicables aux activités liées au micro-crédit ».
Notons qu’il existe plus de 13 organismes opérant aujourd’hui dans ce domaine. Parmi les plus importants, figurent l’association Zagoura, Al Amana et la Fondep. Ayant démarré en 1995, l’activité du micro-crédit a trouvé un terrain favorable pour se développer rapidement. Le déficit en termes de financement des petits projets y est aussi pour beaucoup de choses. Une chose est sûre : ce type de financement, qui prend l’allure de « la banque des pauvres », a de beaux jours devant lui. Tout dépendra maintenant de la façon dont les pouvoirs publics vont gérer cette évolution pour éviter tout risque de dérapages.

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