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Les milliards de l’écosystème OCP

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Accompagnement des entreprises locales, intégration, financement, création d’emploi, aide à la formation…

En marge de l’annonce récente de ses résultats au titre de l’exercice 2018, le Groupe OCP a commencé progressivement à lever le voile sur sa feuille de route pour les 10 années à venir.

On savait déjà depuis quelque temps que pour sa deuxième vague d’investissement, le Groupe OCP voit plus grand encore que la première avec un volume de pas moins de 100 milliards DH. Les investissements permettront, entre autres, de développer les capacités de valorisation et de traitement de la roche de quelque 7 millions de tonnes supplémentaires avec un objectif, rappelle une source auprès d’OCP, «de capter au moins 50% de la demande supplémentaire mondiale». Si cette orientation s’inscrit dans la continuité de la première vague qui avait pour finalité de «consolider le positionnement d’OCP comme acteur leader mondial», explique la même source, le groupe a tenu pour la deuxième vague à concentrer ses efforts sur son rôle de locomotive pour l’économie nationale. Objectif : faire en sorte que les investissements à venir profitent au maximum au tissu d’entreprises marocaines et plus spécialement aux PME et TPE au niveau local et dans les régions d’activité d’OCP.  Le Groupe prévoit ainsi de se constituer en véritable écosystème industriel avec un taux d’intégration local d’au moins 70%. Et pour cela, les préparatifs vont déjà bon train pour la signature de contrats-progrès avec les entreprises prestataires locales au niveau de différents sites. Un road-show est également prévu dans les mois à venir. Le pilotage de l’opération a été confié à Jacobs Engineering.

Mais ce n’est pas tout. Conscient également de la centralité de la question financière, OCP envisage de signer dans les mois à venir des conventions avec le secteur bancaire pour permettre dit-on «aux fournisseurs et prestataires de bénéficier d’accompagnement optimal et surtout de conditions préférentielles de financement surtout pour les besoins en fonds de roulement (BFR)».

Et pour pouvoir honorer leur cahier des charges et commande, les entreprises ont besoin aussi d’accompagnement en termes de compétences et de qualification. D’où la décision du Groupe OCP de mettre à la disposition des PME et TPE ses centres de compétences industrielles pour un volume de 4.500 jours/hommes de formation avec du contenu adapté voire parfois individualisé de sorte à permettre aux PME de répondre au mieux aux standards industriels et de qualité du Groupe OCP.

Tout ce vaste programme est d’ailleurs déjà partiellement en marche. Sur les 7 millions de tonnes de capacités de traitement supplémentaires, presque 4 millions sont déjà en cours de réalisation, les marchés étant déjà adjugés.

Des sources à OCP indiquent aussi que pour cette deuxième vague d’investissement le focus sera fait sur ce que les phosphatiers appellent l’axe centre, à savoir l’axe reliant Benguerir à Youssoufia et se terminant au port de Safi. Entre autres projets prévus, un pipeline reliant les deux premiers sites. A la différence du pipeline reliant Khouribga à Jorf, le deuxième sera réalisé le long du tracé de la voie ferrée et s’appuiera sur des infrastructures déjà existantes de l’ONCF. 

Cela dit, si tous ces projets doivent en principe se réaliser dans les 10 années à venir, OCP a déjà entamé sa réflexion sur le très long terme. «Il est primordial pour un leader mondial comme OCP d’anticiper les tendances lourdes qui feront l’avenir, les grandes mutations qui vont affecter la demande mondiale et les transformations au niveau des habitudes de consommation», explique-t-on auprès du Groupe. Du coup, et parallèlement à ses activités opérationnelles, OCP se tourne à présent vers la recherche & développement avec la création annoncée d’un fonds d’investissement à l’international dans les start-up actives dans l’innovation et la recherche.

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Les bons chiffres de 2018

OCP a signé une belle performance en 2018. Le chiffre d’affaires s’est apprécié de 15% pour atteindre les 55,9 milliards de dirhams contre 48,5 milliards de dirhams l’année passée. Une progression qui résulte notamment d’une nette consolidation des ventes aussi bien sur le segment des engrais qui représente 55% du chiffre d’affaires total que sur celui de l’acide phosphorique.

Ainsi, le chiffre d’affaires des engrais s’est amélioré de 20% et ce grâce à une augmentation des prix et des volumes. De même, une hausse de 39% a été relevée au niveau du chiffre d’affaires de l’acide phosphorique et ce sous l’effet combiné de la hausse des volumes et des prix. Le chiffre d’affaires de la roche est resté stable conférant au Groupe une position de leader consolidé sur le marché.

OCP explique cette hausse par la forte croissance du chiffre d’affaires ainsi que par l’excellence opérationnelle reflétant les avantages concurrentiels d’OCP.

Le résultat opérationnel a, pour sa part, presque doublé en valeur entre 2017 et 2018.

Il s’est établi à fin 2018 à 10 milliards de dirhams par rapport à 5,5 milliards de dirhams une année plus tôt. Une augmentation qui, selon OCP, reflète celle qu’ont connue le chiffre d’affaires et l’EBITDA avec une stabilité des amortissements. Le résultat net part du groupe s’est consolidé de 19% passant de 4,6 milliards de dirhams à 5,4 milliards de dirhams au titre de l’exercice 2018. Une hausse qui s’opère malgré la non-reconduction en 2018 d’un effet dollar positif de 2,9 milliards constaté dans les comptes 2017 ainsi que la constatation en 2018 des frais financiers liés à l’opération exceptionnelle d’affacturage du crédit de TVA.

L’endettement net du Groupe s’est atténué en 2018 demeurant ainsi en ligne avec la notation «investment Grade» du Groupe. Il s’est situé à 35,2 milliards de dirhams contre 43,9 milliards de dirhams en 2017. Cette évolution positive des agrégats financiers du Groupe OCP intervient dans un contexte favorable.

La demande du marché s’est inscrite en amélioration tout au long de l’année 2018.

De même, une augmentation des prix des engrais phosphatés a été observée en raison de la hausse des coûts des intrants principalement le soufre.

Une demande qui s’est particulièrement reflétée dans les segments de l’acide phosphorique et des engrais phosphatés impactant positivement le volume des exportations d’OCP.

En ce qui concerne les engrais, OCP indique que la demande a été soutenue par la hausse significative des importations en Inde et aux États-Unis au moment où la demande pour l’acide phosphorique a été tirée principalement par l’Asie et l’Europe.

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