Economie

Les ports marocains sous scanners

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La certification gagne aussi les ports. Sauf que cette fois-ci, il ne s’agit pas d’effet de mode ou d’u luxe. C’est une obligation réglementaire qui découle du Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires (ISPS). Et d’ici le 1er juillet, tous les ports marocains doivent être certifiés conformes à ce code. L’ISPS vise, en effet, à déterminer les mesures à prendre pour prévenir les incidents portant sur la sûreté des navires et des installations portuaires assurant le commerce international, et d’appliquer les dites mesures. Que prévoit concrètement ce code ?
L’ISPS est divisé en deux parties. La première concerne les prescriptions obligatoires de sûreté pour les gouvernements nationaux, les administrations portuaires et les compagnies de navigation. La seconde n’est pas exécutoire, mais elle fournit des recommandations sur la mise en application des dispositions de la première. S’agissant des installations portuaires, les dispositions du Code ISPS incluent une série de mesures à mettre en oeuvre. En premier lieu, la réalisation d’une évaluation de la sûreté d’une installation portuaire. Il s’agit d’un élément essentiel qui fait partie intégrante du processus d’établissement et de mise à jour du plan de sûreté. L’évaluation doit être périodiquement revue et mise à jour. Cette évaluation porte sur le recensement de plusieurs éléments : les infrastructures et biens essentiels, les menaces éventuelles aux biens et aux infrastructures et leur probabilité, les contre-mesures et les changements de procédure ainsi que leur degré d’efficacité pour réduire la vulnérabilité, les points faibles de l’infrastructure, des politiques et des procédures. Cette évaluation est suivie par l’élaboration du plan de sûreté d’une installation portuaire. Ce dernier doit comprendre les mesures visant à empêcher l’introduction, dans l’installation portuaire ou à bord du navire, d’armes, de substances dangereuses et d’engins destinés à êtres utilisés contre des personnes, des navires ou des ports et dont la présence n’est pas autorisée. Il doit, en outre, comprendre impérativement les mesures destinées à empêcher l’accès non autorisé à l’installation portuaire, aux navires amarrés dans l’installation portuaire et aux zones d’accès restreint de l’installation.
Techniquement, ces mesures se traduisent par la mise en place d’un système de procédures destiné à répondre à une menace à la sûreté ou aux infractions aux mesures de sûreté.
Un système ultra pointilleux qui touche tout le fonctionnement d’un port. Aucun élément n’échappe à cet impressionnant dispositif. Cela va de la numérisation du personnel du port, des normes d’éclairage, jusqu’à la mise en place de scanners de contrôle.
Un matériel particulièrement coûteux : un scanner coûte pas moins de 10 million de Dh. Les ports marocains sont-ils prêts ? « À ce stade, les choses sont encore au niveau de l’information. Les réunions se succèdent pour informer les différentes structures du contenu du code, mais aucune mesure concrète n’a été faite dans ce sens » explique Najib Cherafaoui, ingénieur Ponts et chaussées. Concrètement, des commissions locales animées par les capitaineries des ports sont déjà en place. Au niveau national, une commission nationale qui sera probablement présidée par le secrétaire général du ministère de l’Equipement, devrait voir le jour par décret, lequel n’est pas encore sorti. D’ici là, les interrogations subsistent. Que risque-t-on au juste, si les ports marocains ne respectent pas cette norme ? Si dans un premier temps, une « compréhension» est à espérer de la part des autres pays, « les navires qui desservent le Maroc auront tendance à se prémunir avec davantage d’assurances, du fait de la non-conformité du port avec les normes. Ce qui se répercutera inévitablement sur les tarifs de transport», renchérit M.Cherfaoui. Aux dernières nouvelles, l’ODEP et l’administration de la douane doivent lancer incessamment un appel d’offres conjoint pour l’acquisition de Scanners. Un bon début.

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