Insécurité grandissante au Nigeria, affrontements armés en Arabie saoudite, violence persistante en Irak et cyclones dévastateurs aux Etats-Unis… Le marché pétrolier a des raisons de trembler, alors que la demande ne montre aucun signe de fléchissement et que les stocks sont historiquement bas. « Toute nouvelle menaçant la production à un moment où il y a de grandes inquiétudes sur le niveau des stocks américains, enverra les prix au plafond », prévient ainsi Christopher Bellew, opérateur à la maison de courtage Prudential Bache. Déjà, le Brent de la mer du Nord à Londres a franchi les 46 dollars pour la première fois lundi, grimpant jusqu’à 46,05 dollars le baril juste après l’ouverture du marché.
Le baril de brut à New York était également très proche de battre un nouveau record lundi matin. Il a grimpé jusqu’à 49,39 dollars, à un cent seulement de son record de 49,40 dollars atteint le 20 août. Vers 10H30 GMT, les cours reprenaient leur souffle suite à des prises de bénéfices. Le baril de brut progressait de 42 cents à 45,75 dollars à Londres tandis qu’à New York, il gagnait 30 cents à 49,18 dollars lors des échanges électroniques.
« Les inquiétudes sur l’approvisionnement pétrolier avant la saison hivernale de forte consommation forcent le marché à rester vigilant », notent les analystes de la maison de courtage Sucden. « Le marché demeure également nerveux au sujet du Proche-Orient », soulignent-ils. « Les affrontements du week-end en Arabie saoudite entre les forces de sécurité et des rebelles suspectés d’appartenir à al-Qaïda, et les attaques continues contre l’infrastructure pétrolière en Irak accroissent les risques de perturbation de la production au Proche-Orient », expliquent ces analystes. « Les spéculateurs ont doublé leur présence sur le marché lors de la semaine achevée le 21 septembre, faisant le pari que les prix continueront d’augmenter », relèvent-ils enfin. Des affrontements armés ont opposé dimanche soir des policiers et des suspects dans un quartier de Riyad, tandis qu’en Irak, une attaque a visé samedi le siège du ministère du Pétrole. Autre danger, le risque que la tempête tropicale Jeanne, qui a frappé la Floride, se déplace vers la côte sud des Etats-Unis dans le Golfe du Mexique, où sont produits 25% de la production pétrolière et gazière américaine.