Economie

Les projets de José Cuevas au Maroc

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Il ne passe pas un seul mois sans qu’un responsable espagnol ne se rende au Maroc. hier mardi, c’était au tour du chef du patronat espagnol, José Cuevas, de faire le déplacement à Rabat pour une «visite de travail» au cours de laquelle il devait rencontrer le Premier ministre, Driss Jettou, et plusieurs membres de son équipe ainsi que le président de la Confédération générale des entreprises marocaines, Hassan Chami. Cette visite, qui intervient deux mois après la première rencontre entrepreneuriale hispano-marocaine, tenue en janvier dernier à Marrakech, vise à renforcer les liens de partenariat économique entre les deux pays, notamment dans les domaines du textile, l’agroalimentaire, l’infrastructure, les concessions publiques et les technologies de l’information et de la communication. Des secteurs d’activité à grands potentiels de développement et qui intéressent de plus en plus les investisseurs espagnols. Également au menu de ce partenariat, le secteur de la céramique, dans lequel le patron des patrons marocains est aussi président d’une filiale. D’ailleurs, la présence au sein de la délégation espagnole du président de l’Association des fabricants de céramique "Ascer", Fernando Diago, ne pouvait passer inaperçue. Venu défendre les intérêts des groupes espagnols opérant dans le secteur, ce dernier devait évoquer la question des exportations espagnoles en céramique vers le marché marocain. L’arrivée au Maroc de Diago est, en quelque sorte, la réponse du berger à la bergère. Car, il y a quelques semaines, le ministère marocain du Commerce extérieur avait organisé un auditoire en présence de tous les intervenants en la matière : importateurs, exportateurs, producteurs, mais aussi conseillers économiques des ambassades. Auditoire qui avait pour objectif d’examiner l’application de la mesure de sauvegarde sur les importations des carreaux en céramique. Si en Espagne, comme en Italie et ailleurs les professionnels de la céramique cherchent à consolider leurs parts de marché à l’extérieur, au Maroc, on réclame, plus que jamais, un retour au protectionnisme.
Revendication qui, selon les céramistes marocains, reste légitime tant que ces derniers ne sont pas encore prêts pour affronter la concurrence étrangère. Dans leurs doléances, les professionnels marocains ne manquent pas d’arguments. Avec la montée en flèche des importations, les produits marocains risquent de disparaître du marché. D’après les chiffres avancés par l’APIC, les importations des produits céramiques ont augmenté de manière considérable, passant de 5,7 millions de m2 en 2002 à 10,3 millions de m2 en 2004. Représentant 20 % de la production nationale en 2002, les importations ont ainsi été établies à 35 % en 2003 et 44 % pour l’année 2004. Craignant le pire, l’APIC avait adressé, il y a quelques semaines, une requête au ministère du Commerce extérieur lui demandant l’application de la DPI (déclaration préalable à l’importation). Requête suite à laquelle le ministère a décidé d’ouvrir une enquête.
Il en ressort que les importations en produits céramiques ont enregistré une croissance importante de 80 % entre 2002 et 2003 et de 75 % en 2004 par rapport à 2003. Dans un rapport rendu dernièrement public, le département de tutelle a fait savoir que si la DPI devrait être appliquée, elle « ne doit en aucun cas être assimilée à une licence ou une autorisation d’importation». Reste, maintenant, à prouver que les importations massives de céramique, notamment, en provenance de Chine, d’Italie et d’Espagne, causent un préjudice à la production nationale.
«Une mesure de sauvegarde sous forme d’une majoration du droit d’importation ne peut être appliquée que s’il est prouvé dans le cadre de l’enquête engagée que la branche de production de carreaux en céramique a subi un préjudice dûment justifié, suite à l’accroissement massif des importations», ajoute le communiqué. Certes, l’OMC permet ce genre de mesures, sortes de taxes additionnelles qui permettent la protection d’une industrie pendant une période bien déterminée. Mais ce retour au protectionnisme risque de coûter cher au Maroc, dans la mesure où, toujours selon les accords de l’OMC, les pays exportateurs concernés par ces mesures peuvent réclamer des indemnités pour pertes de parts de marché.

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