Economie

Lettre du tourisme : La dynamique commerciale

La dynamique commerciale est censée être un énorme levier de développement capable de mettre en marche des stratégies et ouvrir de grands chantiers. Or, ce que le secteur du tourisme a gagné depuis deux ans en savoir marketing et relationnel, il ne l’a pas obtenu en produits concrets prêts à être commercialisés. Les opérateurs se posent d’ailleurs la question de savoir si toute la démonstration aux Assises du tourisme à Marrakech concernant les fameuses théories de la dynamique commerciale ne relève pas d’une forme de spéculation organisée. Les quatre « P » pour désigner le produit, le prix, la professionnalisation et la promotion sont encore au stade de démarrage des aménageurs-programmeurs pour ce qui est du produit et au niveau « un » pour le reste. La magie des mots, le sens commercial de l’organisation et du marketing peuvent-ils remplacer l’action sur le terrain, construire les hôtels, former le personnel et promouvoir la destination…? Les opérateurs attendent toujours les comptes rendus détaillés sur les 8.000 chambres classées qui devaient être rénovées et mises à niveau fin 2003, les 12.000 chambres classées qui devaient être entièrement rénovées fin 2004, les 34.000 chambres en construction et les 18.000 chambres qui devaient être mises en service à travers 36 hôtels nouveaux pour fin 2004 également. Je n’ose pas avancer de chiffres sur le bilan des réalisations effectuées, d’abord à cause de l’embargo sur les statistiques détaillées et les résultats des activités du Comité de pilotage, ensuite parce qu’ils sont, semble-t-il si en deçà des objectifs que je préfère vraiment que les responsables publics et privés le fassent et le justifient. Ils en ont d’ailleurs le devoir et même l’obligation.
Si les opérateurs du secteur sont heureux de savoir par exemple que quatre contrats sur cinq ont été signés avec les aménageurs-développeurs du plan Azur, ils paniquent à l’idée qu’ils maîtrisent si peu le destin réel des projets qui peuvent en découler.
Pour quelles raisons le pari n’a-til pas été tenu ? Faute de moyens humains financiers, organisationnels, politiques, administratifs ou autres? ou tout simplement parce que seuls les Asiatiques sont capables de réaliser des performances de croissance forte et durable à deux chiffres !
Sommes-nous mineurs ou fragiles ou les deux à la fois pour que seules les bonnes nouvelles nous soient communiquées. Nos plans établis pour réussir la vision 2010 étaient-ils trop optimistes ? Les travaux ont-ils débuté avec deux ans de retard ? Il est urgent que quelqu’un nous explique clairement les choses.
En tout état de cause le seul document de travail sérieux disponible reste le modèle global de simulation qui prévoit pour fin 2004 une recette moyenne par chambre et par nuitée de 1.265,00 dhs–encore inaccessible- une fiscalité revue et corrigée-encore dans les limbes – à fin que soit possible un PIB de 8.5% – impossible pour l’instant- et une industrie touristique vertueuse et bénéficiaire. En dehors de cette optique rien ne sera évident car les chaînes hôtelières et les groupes touristiques ont besoin de plus de visibilité de la part des pouvoirs publics pour qu’à leur tour ils puissent s’engager davantage.

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