Depuis début septembre, lorsqu’il cotait presque 1,26 USD, l’euro a perdu plus de 4% de sa valeur face au billet vert. Vers 16h00 GMT, la devise européenne cotait 1,2076 USD. "C’est une poursuite de la tendance de ces derniers jours: les nouvelles les plus importantes sont positives pour le dollar et négatives pour l’euro", a résumé Julian Jessop, économiste au cabinet Capital Economics. "D’une part en Allemagne , les querelles se poursuivent en vue de former une coalition, et par-dessus le marché, les risques politiques augmentent en Italie : on n’a donc pas lieu de s’étonner que l’euro souffre", a-t-il détaillé.
En Allemagne , la conservatrice Angela Merkel et le social-démocrate Gerhard Schröder se disputent le même fauteuil de Chancelier, et la complication des transactions politiques rend le marché assez pessimiste quant aux chances de voir émerger une majorité homogène et réformatrice. Quant au ministre des Finances italien Domenico Siniscalco, il a démissionné jeudi pour dénoncer l’immobilisme du gouvernement face au gouverneur de la Banque centrale Antonio Fazio, impliqué dans un scandale bancaire.
De l’avis de nombreux observateurs, outre l’incertitude politique qui en découlera, cette démission pourrait aggraver la crise de crédibilité de l’Italie auprès des investisseurs internationaux. L’incertitude politique européenne a cédé le devant de la scène à l’ouragan Rita en milieu de semaine, mettant le dollar sous pression et soulageant l’euro. Mais depuis l’affaiblissement de l’ouragan et la déviation de sa trajectoire plus à l’est des infrastructures pétrolières sensibles, les marchés ont décidé de se reconcentrer sur la politique en zone euro et sur la politique monétaire américaine.