«La victoire par 62% des votants du non aux Pays-Bas est un rejet encore plus emphatique de la Constitution que celui des Français, ce qui a provoqué des ventes d’euros pendant la séance d’échanges à New York», expliquait Derek Halpenny, économiste à la banque Tokyo-Mitsubishi. La devise européenne a en effet atteint son plus bas niveau depuis le 20 septembre mercredi dans la soirée, dans la foulée du résultat du référendum néerlandais, reculant jusqu’à 1,2160 USD. L’euro s’est ensuite rétabli et a nettement progressé, pour se poster légèrement sous 1,23 dollar. Il valait 1,2294 USD vers 09H10 GMT.
Pour Kikuko Takeda, analyste technique chez Tokyo-Mitsubishi, l’euro était "en rebond léger car le rythme de hausse du dollar a été trop rapide ces derniers jours". De l’avis général, la glissade de l’euro n’est en effet pas terminée, eu égard aux conditions politiques et économiques générales de l’Union européenne et de la zone euro.
"Même si le résultat néerlandais était largement anticipé, la faiblesse de l’euro suggère que les marchés ont peut-être décidé de punir les médiocres soutiens politiques de la devise européenne, au moins jusqu’à ce que ce thème disparaisse", estimaient les analystes d’ABN Amro "Les dirigeants de l’Union auront beau essayer de garder leur contenance, après que deux membres fondateurs ont rejeté la Constitution, celle-ci nous semble bien morte", renchérissait Audrey Childe-Freeman, économiste à la banque canadienne impériale de commerce (CIBC). Pour Derek Halpenny, le répit de l’euro ne devait être que bref, car l’Union européenne était plongée dans le "chaos politique". Au moment de compter ses soutiens, la devise européenne n’avait aucun espoir de consolation du côté de l’économie.
Les cambistes attendaient l’annonce de la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), prévue à 11H45 GMT, et dont aucun n’espérait qu’elle crée la surprise.