Economie

L’industrie de la revendication arrive

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Depuis le 26 avril, l’Association de l’industrie du textile et de l’habillement  a les yeux rivés vers la Primature. Agacés par une longue attente, les porteurs du «Plan de relance» sont repartis à l’offensive ces derniers jours par voie de presse . L’objectif est de mettre la pression sur  le  gouvernement, pour obtenir le maximum de concessions.
Karim Tazi et les siens attendent de Driss Jettou tout un plan de mesures allant des incitations fiscales au financement en passant par la question sensible de la réduction des charges sociales.
Sur ce dernier point, la Primature  a déjà fait montre de sa fermeté : «pas de concessions sur la CNSS et les charges sociales». Et depuis, c’est presque le silence radio. Dans les couloirs de certains ministères, on reproche aux revendications de l’AMITH un caractère un petit peu corporatiste.
Ce à quoi l’association se défend, présentant sa démarche, dans un communiqué publié par certains organes de presse, comme une initiative «en rupture radicale avec une quelconque démarche corporatiste».
Certes, Karim Tazi n’a pas encore franchi le rubicond en exigeant la dévaluation du dirham, une option impopulaire. Mais, sur d’autres points, le  patron des textiliens, soutenus par son bureau,   n’a pas fait économie d’énergie. Se basant sur un benchmerking réalisé il y a trois ans, l’AMITH réclame l’accès des industriels aux intrants, aux fournitures et aux matières premières en général  à des coûts compétitifs. Les textiliens veulent une «protection », non tarifaire, en appelant à un plafonnement de la taxation à 2,5% pour les fournitures et accessoires utilisés par les entreprises de transformation.
Un effort est demandé en substance à la douane et à l’administration fiscale. De même les industriels réclament un appui promotionnel à l’international, l’instauration d’un smig régional.
Bref, des revendications recevables dans certaines mesures mais qui se rapportent souvent aux coûts salariaux. Ceux-ci seraient handicapants au Maroc par rapport à ceux appliqués dans les pays concurrents, comme la Roumanie. Suivant leur thèse, les coûts salariaux et les charges mettent les techniciens de haut niveau hors de portée des PME du secteur. L’AMITH propose un dispositif fiscal et para- fiscal pour certains profils. Allusion sans doute à l’IGR et à la CNSS.
Aucune allusion au licenciement, mais quand le communiqué de l’AMITH s’attarde sur le rapport entre les emplois et les ressources des entreprises textiles, lequel est en défaveur du secteur, on devine la suite. Bien sûr, les industriels ne pensent pas supprimer des emplois. Ils souhaitent par contre, vis-à-vis des pouvoirs publics,  une «meilleure péréquation» en faveur de cette activité. Le reste des revendications inclues dans la rubrique emploi chemine entre un système de retraite anticipée auquel le gouvernement est appelé à contribuer pour aider «les entreprises qui s’engagent à recruter des compétences qualifiées» et des suggestions qui aboutissent souvent à la question des charges. 
Les rares fois où le «plan d’urgence» s’éloigne de la question de l’emploi, c’est pour demander l’instauration d’une commission transport, l’élargissement du régime fiscal des plates-formes industrielles d’exportation aux fournisseurs textiles. etc
Dans la vision développée par l’AMITH, l’environnement administratif, fiscal, douanier et juridique est inadapté aux nouvelles exigences du commerce international.  L’administration en prend pour son grade à cause de son «dysfonctionnement» qui, aux yeux des textiliens, n’épargne aucune entreprise, se traduisant par «des préjudices coûteux en temps, en ressources et en énergie».
Le zèle mis par les services de la douane pour rappeler aux industriels leurs ardoises non payées dans le cadre des Admissions temporaires est dénoncé entre les lignes.
L’AMITH propose une nouvelle approche, basée sur «une vison économique» et non «fiscale» du règlement des contentieux.

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