Economie

Logiciels : Microsoft se déverrouille

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Microsoft sort la grosse artillerie pour séduire les pratiquants de l’open-source. Le groupe va donner les détails du code source, véritable secret de fabrication informatique, de sa plus importante gamme de logiciels, Microsoft Office 2003, qui inclut notamment Word, Excel et PowerPoint. Le numéro un mondial des logiciels a indiqué que cette ouverture du code source s’inscrivait dans le cadre de son opération baptisée Government Security Program (GSP).
Lancé en janvier 2003, le GSP avait déjà donné accès au code source du système d’exploitation de Microsoft, Microsoft Windows, qui équipe environ 9 ordinateurs sur 10 dans le monde. Selon les termes du programme, les gouvernements peuvent avoir accès aux codes cryptographiques des logiciels et y développer de nouveaux outils informatiques. Ils ne peuvent en revanche pas modifier le code-source.
La connaissance du code source permet éventuellement de détecter de possibles défauts de fabrication ou problèmes de sécurité. Actuellement, plus de 30 pays ont signé les accords du GSP, dont la Chine et la Russie, et plus largement les administrations de plus de 60 pays peuvent avoir accès au code source Microsoft Office.
Déjà en mois de juillet, Microsoft a décidé d’autoriser tous les éditeurs disposant d’une licence à modifier et à conserver les innovations qu’ils apportent à Windows CE, son dernier système d’exploitation destiné aux appareils électroniques. Cette décision intervient dans un contexte de lutte croissant avec le système d’exploitation Linux, qui peut être partagé, copié et modifié librement, ce qui lui permet de fonctionner pratiquement sur n’importe quel type de matériel.
L’extension du GSP à Office 2003 devenait cruciale pour Microsoft, les logiciels au code source libre d’accès, tel OpenOffice de Sun Microsystem se développant de plus en plus, en Europe et un peu partout dans le monde. Les exemples sont à cet égard légion. Le Japon, la Chine et la Corée du Sud ont annoncé en mars dernier qu’ils allaient étudier la possibilité d’unifier les moyens d’utiliser le système d’exploitation Linux comme remplaçant viable du programme Windows. En Europe, la municipalité de Vienne a indiqué qu’elle proposera, l’an prochain, à ses fonctionnaires de choisir le système d’exploitation Linux ou de garder Windows de Microsoft. La ville de Munich travaille exclusivement depuis juin 2003 avec Linux. Plusieurs pays d’Amérique du Sud ont, au cours des derniers mois, remis en question leur utilisation des systèmes Microsoft et les coûts s’y rattachant. Reste à voir si cette ouverture sera suffisante pour consolider la position de Microsoft.
En effet, si le fait d’avoir le code-source pourra permettre de saisir plus clairement le fonctionnement du système, il n’en demeure pas moins que seul un logiciel libre peut être légalement modifié et adapté spécifiquement aux exigences spécifiques de chaque utilisateur. Cela dit, jusqu’à présent, un des principaux arguments de Microsoft contre le Libre, est que ce dernier était moins sécurisé, parce que tout le monde pouvait lire le code-source, et que la sécurité par l’obscurité était meilleure. Le géant des logiciels a-t-il décidé de changer son discours?

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