Economie

L’or fond avec la remontée du dollar et la baisse du pétrole

L’once d’or, subissant de plein fouet la remontée du billet vert et la baisse du pétrole, a touché mardi 802,34 dollars, son niveau de décembre, soit une fonte de près d’un quart de sa valeur en cinq mois. En mars, les investisseurs ne juraient que par le métal jaune, qui s’était propulsé au niveau historique de 1.032,70 dollars l’once. Cinq mois plus tard, le précieux métal est en désamour. Il a subi lundi un décrochage particulièrement violent, perdant 33 dollars en une seule session sur le London Bullion Market. La dégringolade s’est accélérée mardi matin : en une heure, le métal a perdu encore 20 dollars, plongeant jusqu’à 802,34 dollars, un plus bas depuis sept mois et demi.
«Le rebond du dollar américain et la correction des prix du pétrole ont déclenché des liquidations sur les positions d’or», ont expliqué les analystes de la banque Barclays Capital. Une forte corrélation inverse unit la valeur de la devise américaine et celle de l’once d’or: les investisseurs achètent du métal jaune lorsque le billet vert baisse pour se prémunir contre l’inflation.
Or, la monnaie américaine a nettement regagné du terrain depuis que le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a reconnu, la semaine dernière, la matérialisation de « certains risques » pour la croissance, des propos ouvrant la voie à un assouplissement monétaire en Europe.
Mardi matin, le dollar a ainsi touché un nouveau plus haut depuis le 26 février face à la monnaie unique, à 1,4816 dollar pour un euro. Autre facteur érodant la valeur de l’once d’or, le pétrole est, lui aussi, au plus bas depuis plusieurs mois: il a renoué mardi matin avec le seuil de 110 dollars le baril à Londres. L’envolée des prix de l’or noir avait attisé les tensions inflationnistes et encouragé les achats d’or. A l’inverse, sa baisse tend à les décourager. «Nous assistons à un mouvement général de correction sur les marchés de matières premières», estime James Moore, analyste du Bullion Desk. «Dans le contexte actuel de crise de liquidités, de difficultés sur d’autres marchés et d’appels de marges, les institutions financières et les particuliers ont besoin d’argent. Ils empochent des profits où ils le peuvent», ajoute-t-il.
Alors que d’ordinaire les tensions géopolitiques poussent les investisseurs à trouver refuge vers l’or, le conflit avec la Géorgie n’a pas favorisé les métaux précieux comme on aurait pu s’y attendre. «Le besoin de liquidités l’emporte sur les tensions géopolitiques», estime James Moore. Ces liquidations se sont fait d’autant plus fortement ressentir que de nombreux courtiers sont actuellement en vacances. Or, moins il y a de participants sur un marché, plus les transactions ont d’impact sur les cours. Les lourdes incertitudes économiques qui pèsent sur l’économie mondiale pourraient cependant à moyen terme redonner du lustre au marché de l’or.
«Bien que le raffermissement de la monnaie américaine joue peu en faveur de l’or, nous pensons que le contexte macroéconomique général – la décélération de la croissance – devrait ramener les acheteurs sur le marché plus tard dans l’année», prévient cependant Michael Widmer, analyste de la banque Lehman Brothers.


• Delphine Dechaux (AFP)

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