Economie

Maîtriser les coûts de l’énergie

© D.R

Le marché mondial de l’énergie est en pleine mutation, avec des zones d’incertitude de plus en plus étendues depuis la deuxième guerre du Golfe. face aux pressions à la hausse des cours, l’approche prospective reste une voie à privilégier dans un pays non producteur de pétrole comme le Maroc.
C’est l’avis exprimé par Moulay Abdallah Alaoui, président de la Fédération de l’énergie lors du Séminaire international dont le thème : «défis énergétiques du 21e siècle le Maroc et pour l’Europe», tenue le 27 janvier à la salle de conférence de la Caisse de Dépôt et de Gestion à Rabat. La rencontre, à laquelle ont pris part, le ministre de l’Energie, Mohamed Boutaleb, l’ambassadeur de France et divers experts, se voulait une sorte de projection des stratégies en matière de prévision.
Devant le regard attentif de Dominique Maillard, directeur général de l’Energie et des Matières Premières en France, le président de la Fédération marocaine de l’énergie a détaillé les diverses solutions quant au maintien de la sécurité d’approvisionnement à long terme, des tensions sur les prix, et, entre autres, de la raréfaction des réserves fossiles. La Fédération vise à développer avec ses partenaires l’expertise économique dans le domaine de l’énergie.
Mais ce terrain de la prospective reste un exercice difficile, cela malgré la sophistication des outils utilisés. «On s’est beaucoup trompé dans le passé sur l’évolution des prix, la valeur des ressources et les coûts estimés de telle ou telle forme d’énergie», rappelle M. Allaoui, pour qui ces incidences justifient l’usage de la méthode des scénarios, introduite dans les milieux énergétiques par des majors au lendemain des premiers chocs pétroliers. Le but de cette démarche, explique le président de la fédération, c’est de réduire l’incertitude grandissante en simulant l’avenir sur dix, vingt, trente ou quarante ans. «En explorant les avenirs possibles, nous développons notre capacité d’adaptation à un monde d’incertitudes», conclut-il. Pour sa part, Dominique Maillard a livré en détail la politique française sur la sécurité d’approvisionnement en gaz. La loi dans ce pays oblige les fournisseurs de gaz souhaitant approvisionner des clients assurant des misions d’intérêt général (MIG) à présenter un plan suffisant et diversifié.
En plus des mécanismes existants, une organisation adaptée aux situations de crise sera créée dès cette année, elle assurera certainement le relais de la coordination en cas de crise au niveau européen. Les opérateurs de stockage, GDF et Total, doivent, de leur côté, offrir aux fournisseurs, un accès dans des conditions transparentes et non discriminatoires. Tout un dispositif géré par la Commission de régulation de l’énergie (la CRE) et destiné à assurer la liquidité de l’offre.
Les marchés européens de l’électricité et du gaz seront totalement ouverts dès le 1er juillet 2007, une échéance largement prise en compte dans les perspectives de développement de ces marchés pour la période allant jusqu’à 2030 et de cette date à 2050.
Sur un autre plan, Richard Lavergne, Secrétaire général de l’Observatoire de l’Energie, est revenu sur l’exercice de prospective, avec des scénarios pour la France et pour le monde. Concernant le Maroc, l’expert note une forte dépendance par rapport au pétrole. Plus de 94% du «mix» énergétique primaire du pays est formé d’énergies fossiles.
L’aspect environnemental prend toute sa place dans les conclusions des scénarios provisoires pour 2050. Il est recommandé notamment de ne pas gaspiller l’énergie fossile à des fins thermiques. Signalons que l’approche de scénarios a été aussi utilisée au Maroc par la Direction de la Politique économique générale. L’étude portait sur une simulation d’impacts d’une hausse des cours de pétrole de 25% par rapport au prix de référence de 25 dollars, retenu dans la loi de Finances 2004.
D’après cette hypothèse, la hausse de la facture énergétique réduirait les avoirs extérieurs nets du Maroc de 8,4% en 2004 et 9,5% en 2005. L’effet sur l’activité économique pourrait être beaucoup plus visible néanmoins sur la deuxième année où, si les conditions de départ sont maintenues, le PIB pourrait perdre jusqu’à 0,3 point de croissance. La DPEG conclut néanmoins que l’impact d’un choc pétrolier sur les grands équilibres macro-économiques du pays serait relativement maîtrisable.
«L’appréciation récente du dirham par rapport au dollar laisse suggérer par ailleurs qu’une partie de la hausse des cours pétroliers pourrait être absorbée par l’effet de change», indique le rapport datant d’avril 2004.

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