Economie

Marrakech : un patrimoine en péril

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Les habitants de Marrakech sont mécontents. La ville rouge est en train de perdre son patrimoine culturel. Après l’affaire des Riads, qui a fait couler beaucoup d’encre, c’est au tour de l’un des patrimoines culturels les plus riches en histoire de la ville et le plus cher à sa population de faire parler de lui : Menara. «La ville est en train de perdre une partie de son identité culturelle. Je ne sais pas qui est derrière tout cela, mais ce que je sais c’est que cela se passe dans le silence le plus total », a déclaré un professeur de l’Université de Cadi Ayyad de Marrakech.
Ce site historique, dont la gestion a été confiée au groupe franco-marocain HVM (Héritage Vision Maroc), a été aménagé à la manière de « chez Ali » dans la perspective d’attirer et de drainer plus de touristes étrangers : spectacles, fantasia, mise en lumière…. Le tout pour une enveloppe globale de 50 millions de DH.
Seulement voilà, pour accéder à ce site, l’un des rares héritages de la période des Al Mouravides, il faut compter au moins 250 DH pour le grand public et 400 DH pour la classe VIP. Certes, dans la journée, l’accès est libre, mais le prix à payer n’est pas à la portée du commun des mortels. « Je ne vois pas pourquoi je vais payer ce prix-là, moi, qui a pris l’habitude d’y aller sans débourser le moindre sou», a fait glisser un quinquagénaire de Marrakech, qui se souvient encore de la belle époque où Ménara était encore un lieu de rencontre entre amis et membres de familles. «L’été, la période des chaleurs de plomb, on passait les soirées à faire tourner le calumet, raconter des blagues, jouer aux cartes et aux échecs, buvant son thé à la menthe», se souvient encore ce dernier. Aujourd’hui, les temps ont changé. La gestion du patrimoine culturelle de la ville aussi. Faute de moyens financiers, les autorités locales ont opté pour l’implication des acteurs économiques nationaux et étrangers dans la gestion de Ménara. «Avant d’entamer le projet, il fallait faire tout un travail de réhabilitation du bain qui était dans un état catastrophique. Ceci en plus de la réhabilitation extérieure (jardin, verdure…) avec le concours des collectivités locales», tient à souligner, Adil Lahlou, chargé d’affaires au sein de Citélum, filiale du groupe français EDF, spécialisée dans la gestion de l’éclairage public et la mise en lumière, en même temps actionnaire de HVM à hauteur de 20 %.
Selon les responsables de HVM, l’objectif d’une Ménara, revue et corrigée, est double : préserver ce monument unique en son genre et en même temps donner une bonne image de la ville. «C’est primordial pour une ville comme Marrakech. Si on prend le spectacle, par exemple, il reflète l’histoire de la ville». Une image dont la commercialisation pourrait rapporter gros. Et ce n’est pas Lahlou qui dira le contraire. «Dans un premier temps, l’objectif est d’optimiser les ressources. Mais ça reste un projet rentable à long terme».

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