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Mehdi Alaoui : «De plus en plus de success stories marocaines dans les nouvelles technologies à l’avenir»

© D.R

Le monde de l’innovation n’a pas de secret pour lui. Aux allures de «geek», Mehdi Alaoui a été nommé en juillet dernier à la tête de la commission «Economie numérique» de la CGEM. Fondateur de Screen day et créateur de «La Factory» sise au Technopark, le jeune chef d’entreprise n’a cessé depuis ces dernières années de promouvoir la création de start-up, notamment par l’organisation de programmes d’innovation et de hackathon avec de grandes entreprises comme la RAM, Attijariwafa bank ou encore l’ONCF. Il a également effectué récemment une visite qui l’a mené au cœur de la Silicon Valley. Il confie à ALM ses défis, sa vision de l’entreprise et ses ambitions de voir des success stories marocaines rayonner dans le monde.

ALM: Vous avez effectué en juillet une visite à la Silicon Valley auprès des géants du Net, dans le cadre de la collaboration entre La Factory et Attijariwafa bank. Qu’est- ce qui vous a marqué le plus dans cette immersion au cœur de ces «Tech compagnies»?

Mehdi Alaoui: Effectivement La Factory a organisé pour le compte d’Attijariwafa bank ce qu’on appelle une «Learning expedition». C’était une promesse qui a été faite aux start-up gagnantes du programme smart-up de l’année dernière et en plus des start-up gagnantes, plusieurs exécutifs nous ont rejoints dans cette mission. L’objectif de cette visite était de proposer une immersion totale dans le contexte de la Silicon Valley et les aider à comprendre comment cet écosystème fonctionne. Plusieurs choses m’ont marqué au cours de cette «learning expedition» parmi lesquelles : l’importance que portent ces grandes entreprises aux collaborateurs qui travaillent avec elles. Sur la forme, on a pu visiter plusieurs «corporate» qui ont des espaces de travail complètement originaux. On va par exemple de locaux aux allures d’Eurodisney chez Facebook à un méga-campus chez Google, en passant par des pièces de réunions extraordinaires chez Airbnb ou encore un campus extrêmement sobre chez Apple. Tous ces campus sont dotés de toutes les activités nécessaires pour aider les collaborateurs à être à l’aise dans leur milieu de créativité. Sur le fond, c’est extrêmement difficile et c’est challengeant d’intégrer ces grands groupes pour les candidats. Mais une fois qu’ils y sont, ils s’intègrent plus facilement. Ce qui a également attiré mon attention c’est la façon avec laquelle sont managés ces talents dès qu’ils rejoignent ces entreprises. Je vous explique : le manager n’est pas là pour suivre et «fliquer» les collaborateurs mais il est plutôt présent pour les conseiller, comprendre et débloquer leurs problèmes. De même, les collaborateurs en fonction de la vision et de la culture de l’entreprise identifient des projets sur lesquels ils veulent travailler ou bien rejoindre les équipes qui existent déjà, et fixer les objectifs à atteindre. Ils peuvent ainsi s’auto-évaluer. L’évaluation se fait tous les six mois ou les trois mois avec leur manager. Quant ils rentrent chez ces géants du numérique, les collaborateurs partent du principe qu’ils sont autonomes et qu’on va leur faire confiance. Le contexte créé en faveur de ces recrues leur permet d’aller au-delà du possible. Au cœur de ces entreprises, il y a également des personnes qui s’occupent uniquement du bien-être des collaborateurs, des managers et du top management.

Pourquoi, selon vous, des entreprises comme LinkedIn, Facebook ou Tesla ont réussi leur pari de durer dans un secteur très compétitif qui est celui des nouvelles technologies ?

C’est un milieu extrêmement compétitif qui attire les meilleurs talents du monde. Ces entreprises arrivent à faire ça entre autres grâce à l’environnement de travail qu’elles créent. Ce qui est vraiment important à retenir c’est que la promesse faite à ces candidats c’est qu’ils vont réussir à changer le monde. D’ailleurs, en discutant avec un des managers d’une de ces «corporate» il m’a confié qu’il adhère d’abord à la culture de l’entreprise dans laquelle il travaille. Il m’a clairement dit qu’à la Silicon Valley il peut changer le monde et qu’il a l’opportunité d’imaginer le futur et de l’implémenter parce que la structure dans laquelle il collabore lui donne les moyens, les équipes, et surtout l’accès à un marché énorme. Donc aujourd’hui la Silicon Valley c’est le temple de l’innovation où on peut ré-imaginer et disrupter le monde. C’est une promesse qui fait rêver des millions et des millions d’ingénieurs. Partant de là, quand on peut attirer les meilleurs on arrive à rester compétitif et à la pointe de la technologie.

Pensez-vous qu’un jour on verra naître au Maroc des entreprises qui rayonneraient dans le monde dans ce secteur ?

Evidemment, on prend HPS par exemple qui est une entreprise marocaine qui a réussi et qui fait aujourd’hui un chiffre d’affaires de plus de 50 millions de dollars. Elle travaille avec plus de 300 banques sur 80 pays. Je ne suis pas étonné que dans l’avenir on verra de plus en plus de success storyies marocaines surtout qu’il y a beaucoup de Marocains qui ont réussi à l’international que ce soit à la Silicon Valley ou en Europe. Il faut maintenant qu’on accélère les success stories à partir du Maroc. Cela prendra du temps et il faut que tous le monde réfléchisse dans ce sens-là pour pousser l’innovation au sein de notre pays. Je suis convaincu que le secteur des nouvelles technologies est le seul secteur qui permettra d’avancer vite sans énormément d’investissements. C’est primordial pour un pays comme le Maroc où on n’a pas de ressources naturelles ou du moins elles sont extrêmement limitées.

Vous êtes depuis quelques semaines à la tête de la commission «Economie numérique» au sein de la CGEM. Quels sont les grands axes que vous souhaiteriez améliorer au sein de cette commission ?

En effet, j’ai été nommé à la tête de cette commission et j’en suis fier et honoré. Pour moi c’est une opportunité de pousser cet écosystème qui m’est très cher.
Actuellement on est en train de préparer le plan d’action qui va se faire de manière participative. D’ici début septembre ce plan d’action sera finalisé et va être présenté pendant le conseil d’administration.

Leila Ouchagour

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