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Miguel Garcia-Herraiz Roobaert : «Le Maroc a relevé le défi de changer les habitudes énergétiques»

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Entretien avec Miguel Garcia-Herraiz Roobaert, secrétaire général adjoint de l’Union pour la Méditerranée à l’eau et à l’environnement[box type= »custom » bg= »#eeedeb » radius= »5″]L’Union pour la Méditerranée (UpM), représentée par son secrétaire général Nasser Kamel, a récemment pris part au «Sommet des deux rives» à Marseille, ayant réuni dix pays de la Méditerranée occidentale (également dénommé Dialogue 5 + 5) et l’Allemagne. Miguel Garcia-Herraiz Roobaert partage avec ALM les temps forts de cette participation.[/box]ALM : L’Union pour la Méditerranée (UpM) a participé récemment au Sommet des deux rives. Quel message avez-vous tenu à véhiculer à travers cette participation ?
Miguel Garcia-Herraiz Roobaert : Au sein de cette initiative, l’UpM a cherché à allier le dynamisme du Sommet et du Dialogue 5 + 5 à des efforts régionaux plus larges tout en mettant en avant les points de vue des générations futures de l’ensemble de la région euro-méditerranéenne. À cet égard, l’UpM a participé activement au Sommet et à tous les forums thématiques préparatoires et a réuni à Barcelone plus de 140 représentants de la société civile, d’organisations de jeunesse et d’acteurs non étatiques de l’ensemble des zones euro-méditerranéennes afin de proposer des recommandations et des scénarios pour renforcer la coopération sur un large éventail de sujets clés, notamment l’environnement, l’eau, l’énergie, l’intégration économique, l’émancipation des femmes et des jeunes ainsi que l’éducation.Quels sont les projets phares que vous avez promus lors de cet événement ?
On ne peut que se réjouir que pendant les forums préparatoires à Malte, Montpellier et Palerme, le «Réseau méditerranéen nouvelle chance» (MedNC) et la «Haute opportunité pour le recrutement de cadres d’excellence en Méditerranée» (HOMERe), deux initiatives à impact régional soutenues par l’UpM, aient été mises en lumière et porté par la société civile comme exemple d’initiatives pour la région. À noter que le Maroc est un pays partenaire et actif au sein de ces deux projets.En quoi consistent ces deux projets ?
Le projet HOMERe (Haute opportunité pour le recrutement de cadres d’excellence en Méditerranée), dont une deuxième phase a été lancée en marge du sommet, favorise la mobilité des stages professionnels dans les pays méditerranéens et s’adresse aux étudiants de haut niveau dans leur dernière année d’études avant l’obtention du diplôme. Les résultats actuels montrent un impact positif. Jusqu’à 70 % des bénéficiaires occupent un emploi dans leur pays d’origine après avoir terminé leur stage. Inspiré du modèle français des écoles de la deuxième chance, le «Réseau méditerranéen nouvelle chance» s’attaque, pour sa part, au défi de l’insertion socioprofessionnelle des jeunes en dehors de l’éducation, de l’emploi ou de la formation (NEET) en mobilisant et en renforçant la coopération entre les organisations, les experts et la deuxième chance. Le projet, inscrit dans l’initiative méditerranéenne pour l’emploi de l’UpM (Med4Jobs), a profité à plus de 26.000 jeunes de la région et est actuellement mis en œuvre en Algérie, en Égypte, en France, au Liban, au Maroc, au Portugal, en Tunisie et au Portugal. L’UpM continuera à assurer sa reproductibilité dans toute la région.Quelle place occupe le Maroc dans l’Union ?
Le Maroc est un pays phare dans la rive sud de la Méditerranée. Entre la COP22, tenue à Marrakech, et son implication dans le Protocole de Kyoto, le Maroc a permis de mettre au cœur des débats l’impact du changement climatique sur l’eau, secteur extrêmement vulnérable aux effets du réchauffement climatique. Encore récemment, lors d’une rencontre d’experts, le Maroc a proposé de partager son expérience avec les autres pays de la région, ce que nous allons mettre en place très bientôt. Le Maroc a été en mesure d’attirer des investisseurs internationaux dans le domaine des énergies renouvelables et l’économie bleue, à un moment où, dans le monde, le financement international de grands projets d’infrastructures liés à l’environnement reste une question très compliquée. Nous pouvons également citer l’initiative de la Ceinture bleue développée lors de la COP22. Cette plate-forme collaboratrice vise à accompagner les politiques nationales dans la gestion et le développement du secteur maritime dans le respect de l’environnement et d’une pêche durable. Le Maroc a relevé le défi de changer les habitudes énergétiques pour faire face au défi du changement climatique. C’est à travers ses efforts en eau et dans la restauration des paysages que le Maroc sert d’exemple pour les autres pays de l’UpM. Le Maroc s’érige ainsi en tant que pont naturel entre l’Europe et l’Afrique eu égard à ses relations avancées avec l’UE, sa volonté politique et sa lecture correcte de la situation géopolitique de la région.Où en sont les projets engagés à ce niveau ? Et quelles sont vos perspectives de développement sur le territoire marocain ?
Au sein de l’Union pour la Méditerranée, nous citons quelques exemples de projets comptant la participation active du Maroc. Initiée par Sa Majesté Mohammed VI et approuvée à l’unanimité par les 43 États membres de l’Union pour la Méditerranée en 2012, l’UEMF constitue l’un des projets phares de l’UpM. Elle est encadrée par l’initiative intersectorielle de l’UpM «Initiative méditerranéenne pour l’emploi (Med4Jobs)» et répond à l’objectif stratégique et prioritaire de promotion de l’employabilité des jeunes et de croissance inclusive dans la région. Au-delà de ce projet phare nous pouvons également citer un projet plus récemment labellisé par l’Union pour la Méditerranée. Le secrétariat de l’UpM, conjointement avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a lancé le projet «Renforcer la restauration des forêts et des paysages pour restaurer la biodiversité et promouvoir des approches communes d’atténuation et d’adaptation en Méditerranée». Le projet est initialement mis en œuvre au Liban et au Maroc. Il implique de multiples partenaires dans la région et prévoit, dès son lancement, de montrer l’exemple pour une mise en œuvre potentielle dans d’autres pays méditerranéens. Aujourd’hui, victime directe du changement climatique, une partie des activités de l’économie des océans comme la pêche et l’aquaculture sera fortement impactée. Ainsi, la plate-forme collaborative Blue Belt (Ceinture bleue) a pour objectif d’agir ensemble dans la région afin de mettre en pratique des solutions innovantes d’adaptation du secteur de la pêche et de l’aquaculture face au changement climatique et à la résilience des océans et du climat. Cette initiative a été créée afin d’aider les pouvoirs publics et privés des deux côtes de la Méditerranée occidentale à développer ensemble des projets maritimes locaux et régionaux. Le Maroc et la France ont la co-présidence de cette initiative en faveur d’un agenda pour l’eau.

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